Lloyds achève sa levée de fonds de 13,5 milliards de livres

Le groupe bancaire britannique a bouclé lundi une augmentation de capital d'un montant record de 13,5 milliards de livres.

Lloyds Banking Group a bouclé lundi une augmentation de capital d'un montant record de 13,5 milliards de livres (15 milliards d'euros), ce qui lui permet de tourner la page d'une période troublée et de donner la priorité à son redressement, en attendant une possible cession de parts de l'Etat en 2010.

L'augmentation du capital, réalisée avec une forte décote, est la plus importante opération de ce type jamais réalisée dans le monde à ce jour. Elle constitue le plus important volet du plan annoncé le mois dernier afin de restaurer ses fonds propres et lui permettre d'éviter de devoir recourir à une structure de défaisance pour isoler ses crédits à risque.

Le groupe a annoncé que l'offre d'actions nouvelles avait été souscrite à 95,3% par les actionnaires existants, parmi lesquels figure l'Etat à hauteur de 43%.

Les banques conseils n'ont donc à placer sur le marché qu'un peu plus de 600 millions de livres de titres. Ce solde est nettement inférieur à celui de l'augmentation de capital de quatre milliards réalisée en juin par le groupe, lors de laquelle 13,1% des titres n'avaient pas été souscrits.

Ce succès et le bouclage du placement des titres restants dès la fin de la matinée constituent la preuve la plus tangible à ce jour du soutien des actionnaires aux efforts de redressement de Lloyds et de l'intérêt du marché pour ses actions.

"Je perçois cela comme un signe positif. Plus de 95%, cela me semble bien", a déclaré Mike Trippit d'Oriel Securities.

La banque dispose désormais "d'une bonne situation capitalistique, d'un bon bilan. L'attention se portera désormais sur la performance d'exploitation", a-t-il ajouté.

Lloyds a ouvert en hausse de 3% à Londres, bénéficiant des résultats de l'augmentation de capital et du renflouement de Dubaï par Abou Dhabi. Mais le titre a ensuite perdu du terrain en réaction au placement des titres résiduels; il cédait 2,17% à 55 pence vers 15h15 GMT, alors que l'indice FTSE 100 gagnait près de 1%.

Analystes et investisseurs estiment que la clarification définitive de la situation de bilan et la priorité accordée à l'amélioration des performances opérationnelles devraient permettre au gouvernement d'envisager un désengagement progressif dès le début de l'an prochain.

L'Etat a souscrit ses actions au prix moyen de 122,6 pence.

"Ce que nous avons observé aujourd'hui, c'est qu'il y a de l'appétit pour les titres, donc il serait opportun de la part du gouvernement, pour un certain nombre de raisons, de commencer à placer une petite partie de sa participation au premier trimestre 2010", estime Joe Dickerson, du courtier Execution.

UK Financial Investments, la holding publique qui gère les participations de l'Etat dans les banques nationalisées ou renflouées, pourrait envisager prochainement une telle cession partielle mais il n'est pas certain qu'elle soit en mesure de la réaliser avant les élections législatives du printemps, notamment si le cours des titres reste inférieur à leur prix d'achat.

Les actionnaires de Lloyds, qui ont vu la valeur de leurs titres chuter de 76% depuis janvier 2008, avaient approuvé à une majorité écrasante le mois dernier le projet de recapitalisation, dont le montant global atteint 23 milliards de livres en incluant l'échange de dettes contre des titres de "contingent capital", c'est à dire convertibles en action en cas de détérioration marquée de la solvabilité du groupe.

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