Ouverture d'une information judiciaire sur la nomination de François Pérolà la tête de BPCE

Suite à la plainte déposée par les syndicats Sud et CGT, une information judiciaire a été ouverte concernant la nomination de François Pérol.

 La justice enquête sur la nomination de Pérol. Une information judiciaire pour prise illégale d'intérêt a été ouverte à la mi-mars sur la nomination de François Pérol, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, à la tête du groupe Banque Populaire-Caisse d'épargne (BPCE), a-t-on appris mercredi de source judiciaire. Cette procédure, confiée au juge d'instruction financier Roger Le Loire, fait suite à la plainte avec constitution de partie civile déposée par les syndicats CGT et Sud en novembre.

A l'issue d'une enquête préliminaire sur la nomination de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée à la tête du groupe bancaire, décidée en février 2009 et devenue effective à l'été, le parquet avait classé sans suite une première plainte dite "simple" en septembre. Selon le procureur, le délit de prise illégale d'intérêt n'était pas constitué, les autorités compétentes dans la fusion Banque Populaire et la Caisse d'épargne étant non pas l'Elysée, mais le ministère des Finances et la Banque de France.

Les syndicats ont alors déposé une plainte avec constitution de partie civile pour obtenir l'ouverture d'une information judiciaire et la désignation d'un juge d'instruction, qui est quasi automatique. Les syndicats à l'origine de la plainte estiment que l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy a joué un rôle-clé dans la fusion des deux établissements bancaires.

La gauche avait dénoncé la nomination de François Pérol, déplorant que la commission de déontologie de la Fonction publique n'ait pas été saisie et décrivant l'épisode comme une nouvelle preuve de ce qu'elle voit comme le "pouvoir personnel" du président de la République. Les plaignants estiment que le délit de prise illégale d'intérêt, puni de cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende, serait constitué par le fait que François Pérol dirigerait une société à la création de laquelle il a participé.

L'Etat français a prévu d'apporter plusieurs milliards d'euros à la nouvelle entité bancaire pour tenter de combler les lourdes pertes provoquées dans ses deux composantes par des pertes en trading sur les marchés financiers et des investissements dans l'immobilier. François Pérol a toujours nié toute irrégularité et assuré qu'il n'était pas demandeur du poste. "Ne soyons pas naïfs, c'est d'abord une polémique politique, elle vise plus haut que moi ! Mais les conditions de ma nomination sont régulières, j'ai voulu être en conformité avec la loi et l'administration", disait-il en février 2009 dans sa seule interview sur l'affaire.

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