Jour J avant la publication des "stress tests" des banques européennes. L'annonce des résultats des tests de résistance est attendue ce vendredi 23 juillet à 18 heures (16 heures GMT).

A l'heure dite, le Comité européen des contrôleurs bancaires (Cebs) diffusera un communiqué avec les données agrégées et les banques pourront publier une à une leur résultat. La Banque de France fera le point sur les banques françaises.

A 18h30, le CEBS publiera ensuite un bilan global tandis que la Banque d'Espagne fera le point sur ses banques.

A cette heure, les Bourses en Europe auront déjà clôturé avec le week-end pour digérer les annonces. Mais à Wall Street, où les résultats sont aussi attendus, les investisseurs vont pouvoir réagir immédiatement.

Les spéculations vont bon train sur le succès ou non de ces tests, qui sont d'ores et déjà critiqués. Il faut dire que la communication des autorités européennes a été pour le moins chaotique, avec un flou entretenu autour des modalités concrètes de l'exercice.

Le Cebs aurait retenu plusieurs scénarios économiques pour prouver aux investisseurs que les 91 banques de l'Union européenne passées à la moulinette peuvent supporter une nouvelle crise économique et financière. Mais certains scénarios "stressés" n'auraient pas été retenus, comme celui de la faillite d'un Etat ou d'un rééchelonnement de la dette d'un pays, cette dernière hypothèse étant pourtant de plus en plus envisagée pour la Grèce.

Des résultats concluants ?

Mercredi, le Fonds monétaire international (FMI) s'est ainsi inquiété d'une éventuelle faiblesse des tests de résistance concernant les principales banques européennes. "Une incertitude concernant le caractère rigoureux ou non des tests de résistance va probablement persister", écrivait l'institution dans un rapport.

De l'avis général, parmi les 91 banques testées, seule une poignée pourrait ne pas franchir l'obstacle, sans doute en Allemagne (Hypo Real Estate est en ligne de mire), en Espagne (Banco Popular et certaines caisses d'épargne locales), en Grèce et au Portugal.

Pour les banques françaises, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a déclaré qu'il n'y avait "aucune raison de penser" que les banques françaises échoueraient aux tests européens alors qu'elles sont déjà régulièrement évaluées par l'autorité de régulation.

Les attentes des analystes

La réaction des marchés dépendra des attentes des analystes sur les résultats des « stress tests ». Les principales institutions financières ont déjà réalisé leur propre estimation.

Selon une étude de Goldman Sachs publiée ce vendredi par le quotidien espagnol El Pais, sur les 91 banques européennes soumises aux tests de résistance, dix devraient se retrouver en situation d'échec, ce qui donne un taux de réussite de 89%. Les banques européennes devraient lever en moyenne un total de 37,6 milliards d'euros de capital frais.

Pour la Société Générale, les besoins en argent frais à la suite des tests s'élèveraient à 30 milliards d'euros. La Deutsche Bank table pour sa part sur un montant de 24 milliards d'euros pour un scénario modéré et de 83 milliards d'euros sur un scénario très stressé comparable aux conditions de l'après faillite de Lehman Brothers.

Enfin, le japonais Nomura chiffre les besoins en argent frais des banques européennes après les tests à 75 milliards d'euros et Credit Suisse à 90 milliards d'euros. De son côté, Barclays Capital donne une analyse détaillée : 36 milliards d'euros pour les caisses d'épargne espagnoles, 34 milliards d'euros pour les banques régionales allemandes et 8,6 milliards d'euros pour les banques grecques.

Retrouvez le point de vue en VIDEO de Jean-Louis Dufloux, directeur général d'Equinox Consulting, cabinet conseil spécialisé en banque et finance.