Le fonds souverain libyen augmente légèrement sa participation dans Unicredit

Le fonds a précisé à l'Autorité des marchés italienne qu'il était indépendant de la banque centrale libyenne.

Quelques jours après la visite controversée, à la fin du mois dernier, du colonel Khadafi à Rome, l'ombre de la Libye continue d'agiter les milieux politiques et économiques italiens. Début août, le fonds souverain Libyan Investment Authority (Lia) a en effet acquis 2,07% d'Unicredit, premier groupe bancaire italien en termes de capitalisation. Sachant que la Central Bank of Libya possède déjà 4,9% du capital, les Libyens sont en théorie les premiers actionnaires de l'institut transalpin avec 7% des droits de vote, soit deux points de plus que le seuil 5% fixé dans les statuts de la banque.

La Banque d'Italie comme la Consob, le gendarme de la bourse, ont demandé des éclaircissements. Selon des sources citées par Bloomberg, le Libyan Investment Authority, a affirmé à la Consob, dans un courrier, qu?il était une entité différente de la banque centrale de Libye. Ce fonds a par ailleurs annoncé avoir augmenté sa participation de 0,5% à 2,6%.

D'autant que si du côté libyen, on a laissé entendre que l'investissement était strictement financier, certains responsables politiques de la populiste et islamophobe Ligue du Nord ont fait part de leur inquiétudes. Le maire de Vérone Flavio Tosi a martelé : "il faut stopper l'ascension des Libyens". L'édile est directement concerné à travers la Fondation Cassa di Risparmio di Verona qui détient 4,98% d'Unicredit. "Si on permet le vote séparé des actionnaires, les Libyens pourront encore monter et n'importe qui pourra faire de même", s'est-il inquiété malgré les assurances de l'homme d'affaires tunisien, Tarak Ben Ammar, ou du président des Generali, Cesare Geronzi, quant aux intentions des Libyens.

La montée en puissance des banquiers de Tripoli a également provoqué des remous au sommet d'Unicredit. Car l'administrateur délégué, Alessandro Profumo, avait été averti de la prise de participation de la Lia. A la différence du président allemand Dieter Rampl, lequel n'a pas apprécié. "Les actionnaires libyens ont agi en toute autonomie, ce n'est pas moi qui les ai sollicités", s'est défendu le premier. Le second a néanmoins obtenu pour mission, la semaine dernière, à l'issue d'un comité de gouvernance extraordinaire "d'entreprendre tous les approfondissements nécessaires" sur la question libyenne.

Dieter Rampl remettra son rapport lors du prochain conseil d'administration d'Unicredit le 30 septembre. Alors que la banque italienne vient d'obtenir une licence pour opérer en Libye, les actionnaires devront décider si la Lia et la Central Bank of Lybia parlent ou non d'une seule voix.

 

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