Commerzbank a fait état ce lundi d'un bénéfice opérationnel au premier trimestre nettement supérieur aux attentes à l'occasion de la publication de résultats préliminaires montrant que la banque allemande augmente sa marge de manoeuvre pour rembourser l'Etat.  Commerzbank, détenu à 25% par l'Etat fédéral allemand depuis la crise financière, a dégagé un bénéfice opérationnel de quelque 1,1 milliard d'euros au premier trimestre 2011 alors que les analystes financiers attendaient en moyenne 890 millions d'euros, selon Thomson Reuters.

L'établissement, qui publiera des résultats trimestriels complets le 6 mai, a précisé que tous les segments d'activité avaient contribué à ce résultat.

Commerzbank est spécialisé dans le financement des très nombreuses entreprises de taille moyenne que compte l'Allemagne, des sociétés qui ont enregistré un rebond marqué de leur activité avec le retour de la croissance mondiale. La banque allemande a également fait état d'une baisse notable de ses provisions pour pertes sur crédits, à 320 millions d'euros, contre 644 millions à la fin du premier trimestre 2010.

"Ce net repli des provisions pour pertes sur crédit est encourageant. Cela montre que la banque profite de la reprise économique", a souligné Olaf Kayer, analyste chez LBBW.

Le bénéfice net est ressorti à environ 1 milliard d'euros sur la période. Commerzbank a ajouté que son ratio "Tier 1 core" était d'environ 11% à fin mars.

Les résultats publiés ce lundi permettront à la direction de Commerzbank d'être en position de force lors de l'assemblée générale prévue vendredi, au cours de laquelle certains actionnaires ne manqueront pas de critiquer l'effet dilutif du plan défini par Commerzbank pour rembourser Berlin.

Début avril, la banque a annoncé qu'elle rembourserait d'ici juin l'essentiel - 14,3 milliards sur un total de 16,2 milliards d'euros - de l'aide publique reçue au plus fort de la crise financière.

La banque procédera notamment à une augmentation de capital de 8,25 milliards d'euros sur la période mai-juin. Selon des sources proches de Commerzbank, l'établissement pourrait être contraint à vendre les nouveaux titres à la moitié du prix du cours actuel de Bourse, ce qui devrait se traduire par un triplement du nombre d'actions en circulation.