Les valeurs bancaires européennes plongent

Avec près de 15% de baisse en une seule séance, la Société Générale a enregistré la plus forte chute. Les autres banques, françaises et européennes, ont perdu entre 5 et 14%.
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Un vent de panique a soufflé sur les valeurs bancaires ce mercredi 10 août. En France, le titre Société Générale a été le plus touché baissant de 22,51 % à 20,16 euros en milieu d'après-midi avant de cloturer à - 14,74 %. Dans son sillage, BNP Paribas chutait de 14 % à 33,80 euros, Crédit Agricolegricole SA de 18,24 % à 5,63 euros et Natixis de 10,57 % à 2,64 euros. Cette débacle a aussi touché les autres grandes banques européennes. À Milan, les titres Intesa Sanpaolo et Unicredit ont été suspendus dans l'après-midi. En Allemagne, Deutsche Bank perdait - 7,42 %. À Madrid, Santander terminait à - 8,33 % et BBVA à - 7,83 %. Un écroulement quasi-inédit depuis la crise de 2008.

Société Généralecute; Générale suscite particulièrement la fébrilité des marchés après des annonces négatives en série. En premier lieu, ses résultats aux stress tests ont déçu : dans un scénario adverse, son ratio de fonds propres durs s'établit à 6,6 %, non loin du minimum exigé de 5 %. La banque a de plus annoncé le 3 août que l'objectif d'un résultat net part du groupe de 6 milliards d'euros d'ici 2012 ne pourra pas être tenu. « Nous pensons que la génération de revenus de la banque de financement et d'investissement sera plus faible que prévu. L'objectif nous paraît difficile à tenir compte tenu d'une moindre activité des investisseurs et des entreprises », a justifié Frédéric Oudéa, son PDG. Le titre abandonnait 8,97% ce jour-là.

Société Généralecute; Générale est dès lors devenue la cible de rumeurs de marché. Le 8 août l'hebdomadaire britannique Mail on Sunday lançait de l'huile sur le feu en annonçant que la banque aurait besoin d'un plan de sauvetage. Une information démentie par la Société Généralecute; Générale. La banque a également démenti mercredi dans la soirée toutes les rumeurs «totalement infondées» et a saisi à ce sujet l'Autorité des marchés financiers pour solliciter l'ouverture d'une enquête.

Les déclarations du ministre grec des Finances, qui envisage de modifier son programme d'échange d'obligations, ont ajouté mercredi à la confusion. Alors que seuls les titres arrivant à échéance en 2020 étaient concernés par ce plan, et donc provisionnés par les créanciers privés, le ministre a indiqué vouloir y inclure les obligations arrivant à échéance en 2024. Une éventualité sans conséquence pour Société Généralecute; Générale qui n'a aucune obligation grecque dépassant l'échéance de 2020. En revanche, BNP Paribas en détient pour 1,7 milliards d'euros. Pour sa part, la banque allemande, Commerzbank a annoncé mercredi que sa participation au plan d'aide à la Grèce concernerait l'ensemble de ses titres, et non seuls ceux arrivant à maturité en 2020.

« Quand on secoue tout ça très fort dans un marché paniqué, cela ne donne rien de bon », constate un analyste. Car il faut aussi compter avec les anticipatons de ralentissement économique, le retour de Nicolas Sarkozy pour une réunion de crise sur la réduction du déficit public, les rumeurs de dégradation de la note de la France, ou encore l'augmentation des CDS (Credit default swap, contrat de protection contre le défaut) sur les banques, qui étayent les craintes sur leur risque de crédit. Après la dégradation de la note des Etats-Unis et de crainte de contagion à l'Espagne et à l'Italie.

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