Octobre 2008 : quand l'État sauva la finance

Par Christelle Fradin  |   |  276  mots
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Après la chute de Lehman Brothers, l'Etat français était intervenu pour enrayer la crise de liquidité.

L'État français a déjà démontré qu'il ne laisserait pas tomber les banques et leurs déposants. C'était il y a seulement trois ans, alors que la chute de Lehman Brothers avait provoqué, le 15 septembre 2008, un infarctus du marché interbancaire, les banques ayant brutalement cessé de se prêter entre elles. Pour enrayer la crise de liquidité, à la mi-octobre, le ministère des Finances a présenté un plan de sauvetage du secteur bancaire destiné à assurer le financement de l'économie. La Société de financement de l'économie française (SFEF) a permis de lever sur les marchés 77 milliards d'euros avec la garantie de l'État et donc d'assurer leur refinancement via des prêts aux établissements bancaires.

L'Agence des participations en action

Plutôt que de les nationaliser temporairement, l'État a par ailleurs recapitalisé les banques, via la Société de prise de participation de l'État (SPPE). Gérée par l'Agence des participations de l'État et financée par recours à l'emprunt public, la SPPE a permis une première injection de 10,5 milliards d'euros en décembre 2008 complétée en 2009 par une deuxième injection portant le montant total de l'aide aux banques à 19,7 milliards. En mars dernier, BPCE, dont les fonds propres avaient ainsi été renforcés de 7 milliards d'euros, annonçait ne plus devoir 1 euro à l'État. Le groupe bouclait ainsi l'épisode alors que BNP Paribas, Société Généralecute; Générale, Crédit Agricolegricole et Crédit Mutuel s'étaient acquittés de leur dû à l'automne 2009. Au total, les banques ont versé 1,5 milliard d'euros d'intérêts au Trésor.