La fuite vers les valeurs refuge perturbe les marchés obligataires

Les taux allemand et américains repassent sous la barre des 2 %.
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Les inquiétudes sur l'avenir de la zone euro sont de retour sur les marchés obligataires. Moins d'une semaine après la tenue du « sommet européen de la dernière chance », les opérateurs ont très mal réagi ce mercredi au flot de mauvaises nouvelles statistiques, ainsi qu'aux déclarations d'Angela Merkel sur l'absence « de solutions simples et rapides » à la crise. Le record historique de 6,47 % du taux d'adjudication des 3 milliards d'euros à 5 ans de dette italienne est venue conforter la morosité des marchés.

Le taux des obligations à 10 ans allemandes ? qui varie en sens inverse des prix ? baissait en fin de journée de 9 points de base à 1,93 %, son plus bas niveau depuis le 23 novembre. Profitant également de ce mouvement de recherche de qualité, les autres obligations « AAA » de la zone euro (les titres français, autrichiens, finlandais et néerlandais) ont elles aussi progressé. En revanche le taux à 10 ans italien augmentait de 10 points, à 6,79 %, effaçant la détente enregistrée début décembre quand les marchés spéculaient sur le résultat du sommet.

Politique monétaire favorable

La dette américaine a elle aussi bénéficié de ce regain d'inquiétudes sur la santé de la zone euro. Bien que ralentissement économique, chômage, déficits publics et dégradation de notation soient aussi le lot des États-Unis, le taux des obligations à 10 ans américaines a baissé ce mercredi jusqu'à 1,90 %, son plus bas niveau depuis le 25 novembre.

Malgré tous ses maux, l'Amérique peut en effet compter sur le statut d'actif de réserve de sa dette. « Nous sommes vendeurs d'actifs risqués tels que les matières premières, les actions des Bourses développées et les monnaies des pays émergents. Cela signifie aussi que nous nous positionnons sur les obligations d'État américaines et l'or », soulignent les experts d'HSBC. Le mouvement est en outre conforté par la politique monétaire américaine. « Nous sommes sceptiques sur la possibilité d'une décrue rapide du chômage étant donné la faible croissance (américaine). Dans ce cas, la politique monétaire devrait rester exceptionnellement accommodante », expliquent les analystes de Capital Economics, qui estiment que le taux à 10 ans américain pourrait descendre jusqu'à 1,5 %.

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