Les conditions de financement ne devraient pas brutalement se dégrader

Le niveau actuel des liquidités, les outils mis en place en 2008-2009 sont autant d'éléments qui protègent les petites entreprises.
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Sans surprise, la dégradation par Standard & Poor's de la note de la dette souveraine inquiète les entreprises et leurs représentants, la CGPME et le Medef en tête. Un tel événement n'est-il pas en effet de nature à durcir des conditions de financement déjà considérées comme délicates ? La perte du triple A pourrait en effet entraîner la dégradation de la note des banques privées et provoquer une hausse de leur coût de refinancement. Reposant sur une enquête réalisée avant l'annonce de S&P, le baromètre KPMG-CGPME sur le financement et l'accès au crédit des PME, publié lundi, constate un resserrement des conditions d'accès aux crédits en raison de la situation économique actuelle. Celle-ci aurait des impacts négatifs importants pour 28 % des entreprises et très importants pour 9 % d'entre elles. Résultat, 68 % des PME constatent au moins une mesure de durcissement comme l'augmentation des frais ou des montants accordés plus faibles que souhaité.

Alors que les prévisions de croissance sont déjà peu engageantes, la situation peut-elle empirer ? Pas certain. Pour plusieurs raisons. Tout d'abord, une crise de liquidités est peu envisageable à court terme. Depuis décembre, les banques françaises bénéficient d'un programme de prêts octroyés par la BCE d'un montant de 500 milliards d'euros sur 3 ans. Ce n'est pas tout. Même si la mise en place graduelle dès 2013 des nouvelles normes prudentielles portant sur la solvabilité de Bâle III imposera d'autres contraintes aux banques, celles-ci devront encore et toujours trouver de nouveaux clients, leur activité ne pouvant dépendre des seuls crédits immobiliers. Les entrepreneurs devraient donc faire jouer la concurrence entre les établissements. Selon l'enquête KPMG-CGPME, 39 % des dirigeants se disent ainsi prêts à examiner les conditions d'autres banques que la leur. Enfin, ils pourront compter sur les outils mis en place à l'automne 2008 comme la médiation du crédit ou les lignes de crédit court terme d'Oséo. « Par ailleurs, les chefs d'entreprise devraient tirer les enseignements de la crise de 2009 en faisant le dos rond si l'activité chute et si les conditions de crédit deviennent trop restrictives. Ils réduiront la voilure en repoussant les embauches et les investissements prévus », explique André Marcon, le président de l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI).

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Commentaire 1
à écrit le 17/01/2012 à 15:17
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