Les dettes des pays de la zone euro à nouveau dans la tourmente

La crainte d'une détérioration de l'activité en zone euro et les incertitudes politiques aux Pays-Bas et en France ont incité les investisseurs à plébisciter les actifs les moins risqués. Le rendement du Bund allemand a ainsi atteint son plus bas niveau depuis la création de l'euro. La dette française a relativement peu souffert de ce regain de tension.
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Les marchés financiers ont commencé la semaine en proie au doute. Signe des temps, le taux de référence allemand à 10 ans est tombé en milieu d?après-midi à son plus bas niveau depuis la création de l?euro (1,549 %). Les rendements évoluant en sens inverse des prix sur le marché obligataire, cela signifie que les investisseurs ont massivement plébiscité le Bund allemand, considéré comme la valeur refuge par excellence. Comme à chaque poussée de fièvre dans la zone euro, cette détente des taux allemands s?est accompagnée de tensions sur les taux des pays périphériques. Le rendement de l?emprunt d?Etat espagnol à 10 ans est remonté à 6 %. Quant aux Bourses, elles ont piqué du nez un peu partout en Europe.
Inquiétudes sur fond de craintes de récession et d?incertitudes politiques
A l?origine de ces inquiétudes des investisseurs, des indicateurs d?activité (indices PMI) décevants en zone euro, et pas mal d?inconnues sur le front politique. La France est entrée dans une période d?incertitude avec les élections présidentielles et celle-ci a toutes les chances de se prolonger jusqu?aux législatives. Surtout, les Pays-Bas sont en pleine crise politique. Le Premier ministre Mark Rutte a présenté à la reine la démission de son gouvernement de centre-droit, car il ne parvient pas à trouver un accord avec son alliée au Parlement, l'extrême droite de Geert Wilders, sur les mesures à prendre pour réduire le déficit public. Or, le pays risque de perdre son précieux triple A si il ne parvient pas à trouver 16 milliards d?euros d?économies.
La France reste sous tension mais n?est pas particulièrement attaquée
Le rendement de l?emprunt français de référence à 10 ans, n?a même pas progressé d?un point de base (1 point de base = 0,01 %), de 3,091 % vendredi soir à 3,099 % en clôture ce lundi. L?écart de taux avec l?Allemagne a atteint 145 points de base, un niveau certes élevé, mais qu?il faut comparer aux 151 points de base du 6 janvier dernier et au 190 points de base du novembre 2011, l?écart le plus important jamais atteint depuis la création de l?euro. De toute évidence, au lendemain du premier tour, le climat est tendu, mais la France ne fait pas (encore ?) l?objet d?une attaque en règle par les marchés financiers.
Le contrat à terme sur les obligations assimilables du Trésor s?installe dans le paysage
Objet de tous les fantasmes, le « future » OAT lancé le 16 avril dernier, n?a pas eu d?effet désastreux sur la dette française. 2.581 contrats ont été échangés lundi 16, 3.743 mardi, 8.323 mercredi, 14.661 jeudi, 24.270 vendredi et 19.173 contrats avaient été échangés ce lundi vers 18h15. La progression a été assez rapide et les volumes échangés sont désormais comparables à ce qui se passe sur le marché italien, où un future de ce type a été lancé en 2009. Pour la plupart des professionnels de marché, il est très peu probable que ce contrat à terme soit utilisé comme une arme exclusive de spéculation contre la dette française. « Au contraire, l?existence de ce contrat pourrait même inciter des intervenants à revenir vers la dette française, sachant qu?ils pourront désormais se couvrir le cas échéant et donc gérer leur risque plus efficacement », estiment les stratèges d?Aurel BGC. Une chose est sûre : le jour venu, une multitude d?autres instruments permettront de « jouer » sur une signature souveraine, parmi lesquels, les CDS (credit default swaps), les actions (titres bancaires en particulier) et leurs dérivés (CFD, contrats à terme sur indices actions, etc.).

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Commentaire 1
à écrit le 24/04/2012 à 14:33
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la france va être attaquée parce que tout simplement elle est éndettée jusqu'au cou (1700 milliards), ne fait rien pour réduire la dépense publique inflationniste à laquelle personne ne veut toucher en raison des mouvements possibles grâce aux bras a...

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