Les courtiers américains, eux aussi dans la tourmente

Les introductions en Bourse ratées se multiplient aux Etats-Unis. Les grandes maisons de courtage en subissent les conséquences. Knight Capital en grandes difficultés, vient de boucler une opération de sauvetage
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Il n'y a pas qu'en Europe que les firmes de courtage connaissent de sérieuses difficultés financières. En dépit du climat plus propice aux affaires outre Atlantique et de la meilleure santé des entreprises et des indices boursiers, la confiance n'est pas complètement revenue parmi la grande majorité des investisseurs. Comme en témoignent les différents échecs d'introduction en Bourse récemment connus à New York. Echecs qui coûtent très cher aux intermédiaires chargés de réaliser ces opérations. On sait que l'introduction de Facebook a notamment mis en grande difficulté Morgan Stanley accusé d'avoir favorisé la mise en vente d'un trop grand nombre de titres et à un prix trop élevé. D'autres exemples ont également émaillé la vie de la cote américaine ces dernières semaines. Avec, par exemple,  le report de la mise en Bourse de la célèbre maison de guitares : Fender. 

Knight Capital au bord de la faillite

Dans ce climat, les grandes maisons de courtage sont aux abois. Le cas de Knight Capital en est l'une des concrétisations les plus douloureuses du moment. A près les problèmes techniques rencontrés par son nouveau logiciel, système ayant provoqué l'envoi de nombreux ordres erronés, le groupe a perdu la bagatelle de 400 millions de dollars et s'est trouvé dans une situation telle qu'il était au bord de la faillite. Après de rapides négociations, l'entreprise vient toutefois de réussir à boucler une opération de sauvetage. Elle a réussi a obtenir un financement de 400 millions de dollars. Cette recapitalisation prend la forme de titres préférentiels convertibles en actions qui donneront aux acheteurs le droit d'acheter des actions de Knight Capital. Les actions convertibles, essentiellement des obligations qui se transformeront en actions au bout d'une certaine durée, devraient être vendues à un consortium d'acheteurs incluant les courtiers TD-Ameritrade et Getco, une firme opérant sur le marché des céréales de Chicago, selon le Wall Street Journal. CNBC a évoqué pour sa part la banque d'investissement Jefferies et le fonds Blackstone.

Un prix de conversion très inférieur au cours de Bourse

Les médias américains ont également indiqué que les actions auraient un prix de conversion de 1,50 dollar, très inférieur aux 4,05 dollars que valait le titre vendredi.
En outre l'opération va massivement diluer l'actionnariat actuel: alors que la société avait environ 90 millions actions en circulation, 267 millions de nouvelles actions ordinaires seront émises après conversion des titres préférentiels convertibles. Du coup l'action Knight Capital s'effondrait lundi matin dans les échanges électroniques avant l'ouverture de la Bourse à New York perdant jusqu'à 31,85% à 2,76 dollars. La transaction permet néanmoins à la société de reconstituer sa trésorerie et de continuer à opérer.

Frilosité des investisseurs internationaux.

Cet exemple n'est toutefois pas sans poser de nombreuses questions, remettant en cause la bonne santé de l'ensemble des courtiers confrontés, eux aussi, aux alléas de la crise financière européenne, d'une volatilité peu propice aux investissements de long terme et à la frilosité des investisseurs internationaux.

 

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Commentaire 1
à écrit le 06/08/2012 à 16:15
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Un marché proie du HFT et des robots ne donne pas envie d'y revenir. Il n'y a quasiment plus d'introductions, les rares qui restent sont des cata, bravo les hedges funds.

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