Les banques centrales toujours avides d'or

Les volumes détenus par les fonds indiciels cotés ETF ne cessent de baisser. Les analystes revoient leurs prévisions de prix du métal jaune à la baisse. Mais, les banques centrales, elles, profitent de cette dépréciation pour poursuivre leurs achats à bon compte et grossir leurs stocks de réserve.
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L'or semble (encore) perdre du terrain. Les marchés à terme traduisent des perspectives des plus ternes depuis cinq ans. Un retournement de situation alors que le métal jaune avait connu une incessante montée depuis la fin des années 1990. Une appréciation liée aux achats d'or papier. Mais signe de nervosité, la volatilité de l'or s'est accrue en 17 mois, au rythme des fluctuations de création monétaire des banques centrales, note Bloomberg.

L'or serait ainsi devenue la quatrième commodité la plus volatile, derrière l'argent, le gaz naturel et le maïs. Et ce, alors que durant ces cinq dernières années l'or avait conservé le titre de troisième matière première la moins volatile, juste derrière le gaz et le pétrole. Les contrats courts ont augmenté de 6,7%, les contrats longs à compter du 21 mai, eux, se sont repliés de 9%, "un plus bas depuis juillet 2007", note Bloomberg. De cette façon, les investisseurs ont vendu pour 467 tonnes d'or, valorisées à 45,3 milliards de dollars.

Une volatilité temporaire ?

Un phénomène qui ne devrait toutefois pas durer à en croire Nic Johnson, qui gère le fonds Californien Pacific Investment Management Co, dont les encours s'élèvent à 30 milliards de dollars investis en matières premières. La volatilité des prix de l'or ne serait ainsi que temporaire et les investisseurs devraient, selon ce gérant, cité par Bloomberg, se tourner de nouveau vers ce métal "comme une couverture contre l'inflation".

De son côté, Suki Cooper, expert new-yorkais chez Barclays, évoque "un sentiment négatif des investisseurs" à l'égard de l'or, qui explique le ralentissement de la demande physique du métal précieux. Conséquence, les analystes ne cessent de revoir leurs prévisions de prix à la baisse. La Société Générale a ainsi récemment confirmé sa prévision d'un prix moyen à 1.375 dollars l'once pour la fin 2013. D'autres estimations sont encore plus pessimistes. L'once se négocierait à 1.1000 dollars dans un an et passerait même sous la barre des 1.000 dollars d'ici 5 ans. C'est en tout cas ce qu'a déclaré à Londres le 16 mai le responsable de la recherche des matières premières au Crédit Suisse.

La confiance reste de mise du côté des Banques centrales

De sombres prévisions qui semblent miser sur des perspectives plus optimistes en matière de politique monétaire. A cet égard, si la Fed arrête plus tôt que prévu sa politique de création monétaire, cela entraînerait un dollar plus cher. Or, le métal jaune évoluant en sens inverse, le cours de l'once devrait alors se dégrader. 

Mais l'or peut compter sur les achats des Banques centrales pour enrayer sa baisse. Ainsi, la Russie et le Kazakhstan viennent du reste de renflouer leurs réserves d'or pour le 7e mois consécutif en avril, profitant de l'aubain de la chute des cours. Et selon les données du FMI, Turquie, Biélorussie, Azerbaïdjan et Grèce leur auraient emboîté le pas. L'or semble donc ne pas avoir perdu la confiance de tous ses investisseurs. 

>> Pour aller plus loin, consultez le cours des matières premières

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Commentaires 5
à écrit le 28/05/2013 à 10:00
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on comprend mieux pourquoi le gouvernement limite les ventes et achats d'or

à écrit le 27/05/2013 à 22:20
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parait que l Allemagne avait demandé en début d année aux US de lui restituer son or (700 tonnes) pour cause de fin de guerre froide. L'US lui a répondu qu'il rendrai cet or sur 10 ans//..(ils vont surement en acheter sur les marchés à petites dose) ...

le 28/05/2013 à 9:04
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paraitque, vous voulez dire qu'ils auraient vendu l'or allemand ?

le 28/05/2013 à 9:49
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Probablement et c'est une des raisons pour laquelle les USA auraient envoyé la France au Mali (grand producteur d'or) pour combattre ceux qu'ils ont armé en Lybie.

à écrit le 27/05/2013 à 20:33
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Difficle de savoir ce qui se passe vraiment et chacun a sa propre interprétation. Politiquement parlant, la Russie et le Kazakhstan qui "renflouent leurs réserves" semble ne pas vouloir dire grand chose. Ces deux pays font partie des gros producteurs...

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