JP Morgan se prépare à de nouveaux ennuis mais cette fois en Asie

La banque JP Morgan, déjà soupçonnée d'avoir embauché des enfants de responsables chinois en échange de juteux contrats, aurait, selon le New York Times, utilisé ce même procédé dans d'autres pays en Asie.
La banque JP Morgan aurait mis sur pied un programme spécifique de recrutement baptisé "Fils et filles".

La banque JP Morgan a-t-elle procédé à des embauches irrégulières dans ses agences à l'échelle de tout un continent ? Si, dès la mi-août, le New York Times révélait que la banque était soupçonnée de mauvaises pratiques en Chine , voilà que le journal avance que l'enquête dont fait l'objet la banque à ce sujet a été élargie à toute la zone de l'Asie Pacifique.

Les autorités américaines, notamment l'organisme fédéral de règlementation et de contrôle des marchés financiers, soupçonnent JP Morgan d'avoir embauché des proches de puissants responsables chinois afin de remporter de juteux marchés.

>> La banque JP Morgan soupçonnée de mauvaises pratiques en Chine

Soupçons sur des embauches à Singapour, en Inde et en Corée du Sud

Vendredi, les soupçons se sont confirmés et élargi à tout un continent lorsque la banque a concédé que les autorités étaient en train d'enquêter sur ses "relations d'affaires avec certains clients connexes dans la région Asie-Pacifique" et quant au recrutement de consultants en Asie-Pacifique.

Selon des sources proches du dossier que le New York Times a pu interroger, les investigations se concentreraient sur les activités de JP Morgan en Corée du Sud, à Singapour et en Inde. Mais pour l'instant, rien n'est prouvé, les enquêtes de la Securities and Exchange Commission (SEC, organisme fédéral américain de règlementation et de contrôle des marchés financiers) et du ministère de la Justice américain n'en sont qu'à leurs débuts.

Reste que les autorités britanniques et hongkongaises mènent également des enquêtes de leur côté au sujet des pratiques d'embauche de JP Morgan, ont indiqué des sources anonymes au New York Times.

Embauche du fils de l'ancien régulateur bancaire chinois

L'affaire de ces recrutements suspects a refait surface au mois d'août lorsque le New York Times a rapporté que les autorités fédérales - dirigées par l'unité anti-corruption de la SEC - avaient commencé à enquêter sur l'embauche par la banque des fils et filles de l'élite chinoise, dont par exemple la fille d'une ancien fonctionnaire des chemins de fer chinois et le fils de Tang Shuangning , un ancien régulateur bancaire chinois qui est maintenant le président du conglomérat financier Chine Everbright Group contrôlée par l'État.

La banque aurait même mis sur pied un programme spécifique de recrutement baptisés "Fils et filles" et dans certains cas, JP Morgan aurait gagné des marchés auprès d'entreprises ayant des liens avec l'enfant embauché. Vendredi, JP Morgan a concédé être en train de coopérer avec la SEC, mais n'a pas apporté plus de commentaires malgré les sollicitations du New York Times. Selon des sources proches de l'enquête en interne, la banque a entamé des vérifications dans ses propres méthodes de recrutement. La banque coopère en fournissant régulièrement des documents à la SEC et au ministère de la Justice américain.

Le quotidien américain explique qu'il est difficile de savoir précisément si les autorités soupçonnent des activités frauduleuses dans ces pays précisément ou si l'enquête ne fait que débuter et qu'elle pourra être élargit à l'ensemble de la zone asiatique. Les documents disponibles ne démontrent pour l'instant pas un lien concret entre les embauches de jeunes par la banque et sa capacité à obtenir certains marchés. Mais quoi qu'il en soit, cette nouvelle enquête représente encore un nouveau défi pour la banque américaine.

13 milliards pour se dépêtrer de l'enquête sur les subprimes

L'élargissement de l'enquête intervient dans un contexte où JP Morgan est déjà en difficultés juridiques et règlementaires : la banque d'affaires va devoir payer une amende de 4 milliards de dollars à la FHFA, un régulateur de prêts immobiliers aux États-Unis, pour avoir vendu entre 2006 et 2007 des titres dérivés de prêts hypothécaires risqués (les fameux subprimes) à des milliers d'investisseurs.

>> Nouvelle amende record de 4 milliards de dollars pour JP Morgan

Elle se serait également mis d'accord avec l'autorité du département américain de la Justice sur le versement d'une amende record de 13 milliards de dollars contre la fin d'une série de poursuites liées à la crise des titres dérivés de prêts hypothécaires risqués (subprime).

>> JP Morgan prêt à débourser 13 milliards de dollars pour solder sa mauvaise conduite

LIRE AUSSI :

 >> De la Baleine de Londres aux prix de l'énergie... JP Morgan multiplie les faux-pas

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 05/11/2013 à 7:58
Signaler
Lutte des plus pourris GS et JP Morgan...et si on s interressait à la France et les fils de ....avec entp de marches publics, labo etc...on ne serait pas decus mais on comprendrait mieux les prises de decisions à UMPS

à écrit le 04/11/2013 à 17:02
Signaler
C'est une impression, mais on dirait que JPMorgan est en train de se mettre en faillite ordonnée, pour éviter un "effet Lehman"; ils sortent petit à petit( et soldent) de toutes leurs positions marché par marché. J'ai entendu dire que c'était parce q...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.