HSBC : la cession des activités de détail en France plombe les comptes, le bénéfice net dégringole de 46%

Par latribune.fr  |   |  685  mots
Le groupe bancaire a annoncé, lundi, que son bénéfice net avait chuté de 46% sur un an au troisième trimestre 2022. (Crédits : Brendan McDermid)
Le groupe bancaire a fait état ce mardi d'une dégringolade de 46% de son bénéfice net au troisième trimestre 2022. Une chute qui reste néanmoins inférieure aux estimations des analystes. Principale piste d'explication de cette mauvaise performance : la cession, annoncée en juin 2021 et toujours en cours, de ses activités de détail en France au fonds d'investissement Cerberus, via sa structure française, My Money Group, pour un euro symbolique.

Les résultats financiers d'HSBC plongent. Le groupe bancaire a publié ce mardi un bénéfice net de 1,913 milliard de dollars au troisième trimestre, en recul de 46% par rapport à la même période de l'année dernière. Le bénéfice net avant impôts du groupe a également chuté de 41,7%, à 3,1 milliards de dollars.

Pour expliquer ces résultats, qui sont toutefois meilleurs que les estimations des analystes, HSBC met en avant la « cession prévue de ses activités de banques de détail en France ». Selon la banque en effet, la chute de son bénéfice est liée « à la reclassification de nos activités de détail en France dans la catégorie des actifs détenus en vue de la vente », indique le groupe dans son rapport financier.

Cession pour un euro symbolique

Pour rappel, le groupe bancaire a annoncé l'an dernier la cession de ses activités de détail en France au fonds d'investissement Cerberus, via sa structure française, My Money Group, pour un euro symbolique. Une vente qui devrait être effective au deuxième semestre 2023.

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Ce n'est pas la seule cession que pourrait mener HSBC qui a indiqué étudier également une cession de ses activités au Canada. Le directeur général Noel Quinn a déclaré que la banque se concentrait sur la réalisation d'un objectif de rendement d'au moins 12% pour l'année prochaine et sur la réduction des coûts. « Nous avons maintenu une maîtrise rigoureuse des coûts, malgré les pressions inflationnistes, et nous sommes en bonne voie pour atteindre nos objectifs de coûts pour 2022 et 2023 », a-t-il déclaré dans le rapport financier. Dans cette optique de réduction des coûts, comme d'autres grandes banques du Royaume-Uni, HSBC avait annulé ses dividendes au début de la pandémie de Covid-19 sur ordre de la Banque d'Angleterre, une décision qui avait contrarié certains actionnaires à Hong Kong.

Recentrage sur l'Asie

C'est désormais vers l'Asie qu'HSBC semble se tourner. L'année dernière, le groupe a, en effet, promis d'accélérer un recentrage stratégique pluriannuel vers ce continent (mais aussi vers le Moyen-Orient) avec l'ambition de devenir le leader du marché asiatique de la gestion de patrimoine. Il a par ailleurs déclaré qu'il investirait 6 milliards de dollars à Hong Kong, en Chine et à Singapour et embaucherait plus de 5.000 conseillers en patrimoine, tout en supprimant 35.000 emplois et en réduisant ses activités de détail aux États-Unis et en France. HSBC pourra d'ailleurs profiter d'un assouplissement de la stricte politique « zéro Covid » avec la levée, le mois dernier, de la quarantaine obligatoire pour tous les arrivants internationaux.

Des cadres supérieurs de la banque sont attendus à Hong Kong la semaine prochaine pour un sommet des banquiers organisé par le centre financier. La direction de la banque se retrouve sous pression d'actionnaires qui voudraient scinder ses activités asiatiques, afin de dégager davantage de valeur dans un contexte de tensions accrues entre la Chine et l'Occident. C'est notamment le cas du principal actionnaire, Ping An Insurance Group, qui détient 9,2% des actions HSBC et propose une offre de restructuration. Jusqu'à présent, les dirigeants de HSBC ont rejeté ces appels.

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ZOOM : UBS enregistre un bénéfice net en baisse de 24% au troisième trimestre

HSBC n'est pas le seul à connaître un bénéfice en baisse. La banque suisse UBS a publié, ce mardi, un bénéfice net en baisse de 24% pour le troisième trimestre. Il est toutefois meilleur qu'attendu à 1,7 milliard de dollars (1,7 milliard d'euros).

Ce résultat s'explique par la baisse des revenus dans la banque d'investissement. Pour la période allant de juillet à fin septembre, le numéro un du secteur bancaire helvétique a, en effet, vu ses revenus reculer de 10% à 8,2 milliards de dollars, indique-t-il dans un communiqué, dans un environnement macroéconomique et géopolitique que son directeur général, Ralph Hamers, a décrit comme « complexe ».