Fortis : trois administrateurs sur cinq rejetés par les actionnaires

Les actionnaires belges de Fortis, en colère après le démantèlement du bancassureur frappé par la crise financière, ont rejeté mardi trois des cinq administrateurs qui leur étaient proposés.

Trois des cinq administrateurs proposés aux actionnaires belges de Fortis ont été rejetés ce mardi au cours d'une assemblée générale houleuse. Après les actionnaires néerlandais lundi, environ 3.000 actionnaires s'étaient déplacés à Bruxelles pour demander des comptes à la direction. En ajoutant les procurations, au total 10.500 actionnaires soit 23,39% du capital étaient représentés à cette AG.

Seuls Louis Cheung Chi Yan, représentant au conseil d'administration du premier actionnaire chinois Ping An (qui a réclamé en vain une indemnisation pour son investissement fortement décoté dans Fortis) , et le PDG désigné Karel de Boeck ont franchi la barre des 50%. Ils avaient déjà obtenu lundi le soutien des actionnaires néerlandais. Etienne Davignon, accepté de justesse à Utrecht comme président du conseil d'administration, a en revanche été recalé à Bruxelles, et aussi copieusement hué.

Selon la loi belge, le conseil d'administration de Fortis doit compter au moins trois membres, ce que ne permet pas ce vote. Karel de Boeck va donc bien devenir PDG, mais faute de remplaçants le conseil d'administration actuel reste en place, et deux nouvelles assemblées générales devront être convoquées en Belgique et aux Pays-Bas, a expliqué un porte-parole.

Face au mécontentement, la direction du bancassureur a tenté de justifier le démantèlement du groupe. "Nous n'avions pas le choix", a tenté de se défendre Philippe Bodson, l'un des administrateurs désavoués par les actionnaires. "Si on n'avait pas signé, nous serions dans une situation encore plus désastreuse", a-t-il assuré, "nous n'aurions probablement plus rien du tout".

Acculé par ses investissements à risque et par le rachat partiel de la banque néerlandaise ABN Amro qui s'est avéré trop grosse à avaler, Fortis a d'abord dû accepter une injection de 11,2 milliards d'euros des Etats belges, néerlandais et luxembourgeois. Les Pays-Bas ont ensuite nationalisé l'essentiel des activités néerlandaises et le français BNP Paribas a pris le contrôle de la majorité des activités de banque et d'assurance en Belgique et au Luxembourg. Après ces opérations, les titres Fortis détenus par les petits actionnaires ont perdu presque toute leur valeur.

 

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il faut faire le ménage dans les conseils d'administration et limiter les salaires des dirigeants . On pourrait aussi engager leurs biens propres.

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