L'ex PDG de Meilleurtaux contre-attaque

Par Alexandre Phalippou  |   |  384  mots
Suite à sa révocation pour faute grave, le fondateur du courtier en crédit a annoncé qu'il porterait l'affaire en justice afin d'obtenir gain de cause. Si la faute n'était pas avérée, le groupe Caisse d'Epargne qui détient une participation majoritaire dans Meilleurtaux, devrait lui racheter ses actions restantes pour un montant de 9,34 millions d'euros.

Christophe Crémer, fondateur de Meilleurtaux, n?a visiblement pas digéré son réveillon de Noël. Révoqué le 24 décembre dernier pour faute grave par le conseil d?administration du groupe appartenant aux Caisses d?Epargne, l?ancien PDG du courtier en crédit a décidé aujourd?hui de contre-attaquer. « Je ne conteste pas la révocation mais la faute grave n?est pas justifiée » estime-t-il. La nuance est de taille. En effet, lors de la vente en 2007 de Meilleurtaux au groupe Caisse d?Epargne, Christophe Crémer avait accepté de conserver un tiers de ses actions, soit 230.000 et de rester trois ans à la tête de l?entreprise. Selon lui, en cas de licenciement, une clause prévoyait de racheter ses parts au prix de 41 euros l?action, soit un chèque de départ de 9,43 millions d?euros.


Christophe Crémer réfute aujourd?hui les motifs de sa révocation. Parmi les griefs énoncés, un refus d?avoir convoqué le conseil d?administration, malgré une injonction judiciaire le 11 décembre dernier. Selon l'avocat de l'ex PDG, Philippe Lauzeral, il n'en avait pas l'obligation : «cinq conseils d?administration s?étaient déroulés entre septembre et décembre et rien, dans les statuts de la société, ne le contraignait à accepter». Autre point de discorde: la vente par Christophe Crémer, pour une somme modique (1.000 euros), de la marque Meilleuregestion.com à son frère qui l?utilisait pour son entreprise de gestion en ligne de la paie. Conformément à la loi sur la propriété intellectuelle, la marque était tombée en déchéance puisqu?elle n?était pas exploitée par Meilleurtaux depuis plus de cinq ans. Son prix de vente ne pouvait donc être que symbolique.


L?entrepreneur a décidé d?intenter une action devant le Tribunal de commerce. « Je produirai également des documents prouvant que j?ai été victime d?une entreprise de déstabilisation depuis septembre 2008 afin de me contraindre à la démission » assène-t-il. L?affaire pourrait traîner quatre ou cinq ans en cas d?appel. Dans l?intervalle, et à moins d?accepter une négociation, les Caisses d?Epargne devront garder Meilleurtaux dans leur giron car son fondateur détient toujours 10% des parts (via la holding Oterom).