Les investissements des sociétés de capital-risque dans les entreprises américaines accusent au quatrième trimestre 2008 un repli de 30% sur un an. Selon les chiffres publiés dans un communiqué samedi par le cabinet spécialisé Dow Jones VentureSource, les transactions sur ces trois mois sont tombés à 5,5 milliards de dollars (4,1 milliards d'euros) pour 554 transactions, contre 718 un an plus tôt.
"Ces données confirment que ce nous entendons d'ici et là, depuis quelque temps déjà, que de nombreuses sociétés de capital-risque se sont retranchées pour laisser passer la crise et se concentrent davantage sur la santé et la vitalité des compagnies déjà dans leur portefeuille, plutôt que sur de nouveaux investissements", a noté Jessica Canning, directrice de la recherche du cabinet, citée dans le communiqué.
Sur l'ensemble de l'année écoulée, 2.550 investissements d'un montant total de 28,8 milliards de dollars ont été recensés Dow Jones VentureSource contre 2.823 l'année précédente pour 31,4 milliards de dollars, soit 8% de baisse. L'année écoulée, marquée par de spectaculaires tensions sur les marchés à l'automne, n'est toutefois pas si mauvaise que cela puisque le montant des capitaux investis dans les "jeunes pousses" est supérieur à celui de 2006 (28,2 milliards de dollars), souligne l'étude.
Ce sont en revanche les jeunes entreprises de technologies, secteur des logiciels en tête, qui trinquent le plus. Les 2,2 milliards de dollars investis au travers des 266 transactions représentent le plus faible montant jamais reçu des capital-risqueurs depuis 1998. En revanche, les entreprises liées à l'internet ont connu la meilleure année de leur histoire.
Alors que les entreprises de biotechnologies n'ont guère séduit les investisseurs, l'énergie au contraire -pour l'essentiel dans les énergies renouvelables- les a séduit. Les investissements ont plus que doublé pour atteindre un montant record de 3,6 milliards de dollars (124 transactions).
Enfin, l'étude indique c'est la Californie qui reste la destination privilégiée des capital-risqueurs, puisqu'elle a accueilli 51% des fonds investis l'an dernier et 44% des transactions. La région de San Francisco, avec la Silicon Valley, a reçu 11,2 milliards l'an dernier (+4%) et celle de Los Angeles-San Diego, 3,2 milliards, en baisse de 18%.