AIG : 100 milliards de dollars de pertes en 2008

Par latribune.fr  |   |  388  mots
L'assureur américain, ancien numéro un mondial désormais au bord de la faillite, a enregistré une perte nette de 61,7 milliards de dollars sur les trois derniers mois de 2008. Au total, le groupe a perdu près de 100 milliards de dollars l'année dernière. Un triste record qui oblige l'Etat à intervenir : un troisième plan de sauvetage a été lancé. Il prévoit d'apporter 30 milliards de dollars supplémentaires à l'assureur.

Le chiffre est presque trop impressionnant pour être crédible. Pourtant, l'assureur américain AIG, ancien numéro un mondial de l'assurance, a bien publié ce lundi une perte abyssale de 61,7 milliards de dollars, sur un seul trimestre, en l'occurence le quatrième trimestre 2008. Ce chiffre va même au delà des estimations des analystes qui avaient pourtant prévu une perte déjà énorme de 60 milliards de dollars.

Résultat, sur l'ensemble de l'année, le groupe américain affiche une perte nette de 99,3 milliards de dollars, soit 37,84 dollars par action. Un record absolu et de quoi justifier amplement une nouvelle intervention de l'Etat américain.

Un troisième plan de sauvetage a donc été décidé pour éviter la faillite à l'ancien fleuron mondial de l'assurance. Le gouvernement américain s'engage ainsi à injecter quelque 30 milliards de dollars supplémentaires dans AIG. Le protocole assouplit les conditions d'investissement de l'Etat sous forme d'actions préférentielles et allège les intérêts versés par l'assureur sur une ligne de crédit gouvernementale de 60 milliards de dollars.

Le gouvernement s'engage également à acheter jusqu'à 30 milliards de dollars d'actions préférentielles que l'assureur pourra émettre à une date ultérieure. En échange d'une réduction de sa dette, le groupe donnera à la Réserve fédérale un intérêt préférentiel dans American Life Insurance (Alico), qui réalise la moitié de ses revenus au Japon, et dans le groupe d'assurance-vie basé à Hong Kong AIA. AIG pourrait aussi titriser certaines polices d'assurance-vie qu'il cèderait ensuite au gouvernement.(retrouvez le communiqué de la Fed).

Le nouveau texte modifie les termes d'un précédent plan de sauvetage de 150 milliards de dollars et montre à quel point les régulateurs financiers doivent revoir sans cesse leur copie au fur et à mesure que la récession s'aggrave. Il faut dire que les autorités n'ont pas vraiment le choix : une faillite d'AIG coûterait encore bien plus cher à l'économie américaine, sans parler des retombées sur l'ensemble du secteur financier mondial, en particulier les banques européennes.

 Après avoir ouvert en forte hausse, le titre a terminé au même niveau que vendredi soir à la clôture, stable à 42 cents, dans un marché qui a plongé de plus de 4%.

(retrouvez le communiqué d'AIG sur ses résultats).