Ernst & Young France prévoit le départ de 10 % de son effectif

Par Frédéric Hastings  |   |  381  mots
La direction a présenté hier un plan de départs volontaires de plus de 300 personnes. En contrepartie, elle va poursuivre sa politique de recrutement de jeunes diplômés.

Avec la crise économique , le secteur du conseil est obligé de se réorganiser. Pour la première fois en France, l?un des Big Four, Ernst & Young et Associés a lancé hier une procédure d?information-consultation devant son comité d?entreprise. S?attendant à une baisse de sa branche d?activités (audit, conseil et transactions) de 10 % sur la période 2008-2009, la direction a choisi de présenter un plan de départs volontaires de plus de 300 personnes (212 postes chez Ernst & Young et Associés en Ile-de-France et 95 emplois fonctionnels au GIE Ernst & Young) sur un effectif de 3000 personnes plutôt que d?attendre six mois et le risque d?un plan social.

« Les gens préfèrent connaître le nouveau cadre global que d?être dans l?incertitude. On veut avoir un accord explicite avec nos salariés », déclare Jean-Pierre Letartre, Managing Partner d?Ernst & Young et Associés. Un effort financier est demandé aux associés (les actionnaires) et la promotion interne sera plus sélective.
 

Le plan de départs volontaires s?adresse aux collaborateurs ayant au moins trois ans d?expérience dans la structure. Un package financier est discuté avec le comité d?entreprise pour les aides à la création d?entreprise, au reclassement et au changement d?activité. Des mesures de flexibilité sont aussi proposées : des périodes sabbatiques de 20 jours à 6 mois avec une partie de la rémunération payée par l?employeur, s?investir dans des associations ayant un partenariat avec le cabinet.

Dans les Big Four, le turnover de l?effectif est élevé. Avec la crise, il s?est forcément réduit depuis décembre dernier. Ernst & Young a fait le choix de le favoriser par le plan de départs volontaires afin de ne pas geler le recrutement de jeunes diplômés. 400 étudiants seront embauchés cette année en contrats à durée indéterminée, un chiffre inférieur à 2008 (au nombre de 600) en raison de la crise. Ce qui permettra à court terme de réduire la masse salariale. Même si elle est moindre, la fluidité de l?effectif est toutefois maintenue. Car «l?enjeu est d?être prêt pour le rebond », insiste Jean-Pierre Letartre.