Washington lâche CIT, la faillite se rapproche

Par latribune.fr  |   |  394  mots
Le groupe spécialisé dans le financement des PME n'a plus d'espoir d'obtenir un soutien gouvernemental à court terme. La faillite se rapproche donc pour l'ancien bras financier du groupe industriel américain Tyco.

Les autorités américaines ont finalement dit "non" au groupe de services financiers CIT (l'ancien bras financier du groupe industriel américain Tyco). Ce dernier qui gère plus d'un million de clients, notamment des PME aux Etats-Unis, et plus de 75 milliards de dollars d'actifs, demandait une nouvelle aide pour échapper à la faillite, mais Washington a opposé une fin de non recevoir à sa demande. CIT a indiqué dans un communiqué "qu'il n'avait plus d'espoir d'obtenir un soutien gouvernemental à court terme".

Sans évoquer le mot faillite, CIT Group précise qu'il étudiait désormais des "alternatives". Sa faillite  - si elle était confirmée - serait la sixième plus grosse aux Etats-Unis depuis 1980. En lâchant CIT, Washington confirme son intention de ne limiter ses opérations de sauvetage qu'aux établissements financiers les plus gros. "Même durant les périodes de tensions financières, nous pensons que le seuil est très élevé pour que l'octroi d'une aide gouvernementale exceptionnelle soit justifiée pour des sociétés individuelles", souligne le Trésor dans un communiqué. Pour Washington, la baisse du niveau des prêts accordés par CIT depuis un an signifiait qu'il ne s'agissait d'une entreprise indispensable à la survie de l'économie.
 
L'entreprise avait obtenu fin décembre le statut de banque, ce qui lui avait permis de toucher 2,33 milliards de dollars de fonds publics dans le cadre du plan de sauvetage du système financier piloté par le Trésor. En début de semaine, Standard and Poor's et Moody's avaient abaissé leur note. Standard and Poor's a relégué CIT dans la catégorie des émetteurs de qualité médiocre, présentant un vrai risque de non-remboursement tandis que Moody's a abaissé de quatre niveau la note de CIT et considère que le groupe ne présente plus qu'une assez faible sécurité de remboursement sur le long terme.

Les dettes de CIT s'élèveraient à 68 milliards de dollars au total, dont 2,7 milliards venant à échéance cette année et 8 milliards l'an prochain. Le groupe avait déjà cédé plusieurs activités l'an dernier pour faire face à de grosses difficultés d'accès aux marchés des capitaux, récupérant ainsi quelque 3,8 milliards de dollars.
 
La perspective de faillite s'est traduite par un effondrement de l'action de 76,83% à 38 cents, ce jeudi à la Bourse de New York.