Les banques françaises ne se montrent pas particulièrement pressées de se passer du soutien en fonds propres de l'État. Et pour cause : les 21,3 milliards d'euros de capitaux injectés par la Société de prise de participation de l'État (SPPE) constituent un coussin confortable. « Au mieux, la question du remboursement des fonds propres commencera à se poser en 2010, mais nous attendons de voir jusqu'où la crise économique fera grimper nos provisions », résumait ainsi il y a peu un banquier français.
Si le soutien de l'État a un coût, comme l'ont répété à l'envi Bercy et les banques, celui-ci n'est donc finalement pas si dissuasif que cela... La SPPE ne devrait d'ailleurs générer que 200 petits millions d'euros de revenus d'ici à la fin 2009. En outre, l'État, qui détient pourtant plus de 15 % de BNP Paribas et plus de 7 % de la Société Générale, est un actionnaire plutôt discret et arrangeant. Fin juin, la Cour des comptes estimait que l'État devait songer à se doter d'une « doctrine d'actionnaire bancaire ».
À ce jour, ce dernier ne s'est toujours pas imposé dans les organes de gouvernance, sauf chez BPCE, où il dispose de deux représentants au conseil de surveillance.