Après les banquiers, Londres veut taxer les banques

Alors que le gouvernement britannique envisage une taxe temporaire sur les bonus des banquiers, il pourrait aussi annoncer une "contribution" obligatoire pour les banques installées au Royaume-Uni à un fonds d'aide aux petites entreprises.

Les grandes banques d'investissement britanniques devraient être mises à contribution pour financer un fonds d'aide aux petites entreprises. D'après le Financial Times, les dirigeants de plusieurs établissements, notamment Goldman Sachs, Deutsche Bank, UBS et BNP Paribas, ont été convoqués hier à une réunion avec Alistair Darling, le ministre des Finances et Peter Mandelon, celui des Entreprises.

Le gouvernement britannique entend bien faire financer ce fonds par les banques installées au Royaume-Uni, avec une contribution beaucoup plus importante pour les britanniques, dans lesquelles il a injecté des milliards de livres du contribuables. Royal Bank of Scotland a déjà déclaré au quotidien financier qu'elle avais mis de côté 100 millions de livres pour ce nouveau fonds. Pour les banques étrangères, le montant évoqué est de 25 à 35 millions de livres par banques, soit de 27 à 39 millions d'euros.

Hier, on apprenait déjà que le gouvernement prévoyait d'introduire une taxe temporaire sur les bonus des banquiers dans son pré-projet de Budget, qui sera présenté demain, mercredi.

Le gouvernement tape du poing à six mois des élections

Même si Alistair Darling est monté au créneau pour défendre la place financière de la City lors de la nomination de Michel Barnier au poste de Commissaire européen et face aux attaques à peine masquées de Nicolas Sarkozy sur le modèle financier anglo-saxon. Mais le gouvernement entend également ne pas ménager les banques, qui concentrent la majorité des critiques des Britanniques, à six mois des élections générales.

"Le secteur dans son ensemble doit faire preuve d'une certaine retenue et admettre qu'il lui faut reconstituer ses positions en capital", a rappelé le chancelier de l'Echiquier, ajoutant que les banques devaient revoir leur culture du risque pour éviter d'encourager les comportements responsables de la crise". A un parterre de chefs d'entreprise du sud de l'Angleterre, il a déclaré hier: "Il n'y aurait pas une banque qui tiendrait debout aujourd'hui si le contribuable de ce pays et de tout autre pays n'avait mis la main à la poche pour stabiliser le système bancaire".

De leur côté, les banquiers de la City continuent de gronder contre la taxation de leurs bonus et toutes autres formes de réglementations, estimant qu'elles nuisent à la compétitivité de la place financière londonienne dans le monde.

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