L'Europe va renforcer le contrôle sur les hedge funds, Londres cède

Par Source Reuters  |   |  558  mots
Négociée depuis plus d'un an, la directive AIFM (Alternative Investment Fund Managers) prévoit notamment une obligation d'enregistrement et de transparence pour les gérants de fonds afin de pouvoir exercer en Europe, limite leur recours à l'effet de levier et encadre leurs rémunérations.

La présidence espagnole de l'Union européenne est parvenue ce mardi à faire endosser aux Etats membres un texte de compromis sur la directive " hedge funds" et espère désormais la voir être définitivement adoptée en juillet.  Négociée depuis plus d'un an, la directive AIFM (Alternative Investment Fund Managers) prévoit notamment une obligation d'enregistrement et de transparence pour les gérants de fonds afin de pouvoir exercer en Europe, limite leur recours à l'effet de levier et encadre leurs rémunérations.
 

La Grande-Bretagne, qui héberge 80% du secteur sur le continent européen, a combattu bec et ongles l'adoption d'un texte trop strict à son goût et le gouvernement de Gordon Brown a obtenu une série d'assouplissements et d'aménagements afin de protéger ses "intérêts vitaux". Alors que Londres avait fait reculer Madrid à la dernière minute il y a deux mois, le nouveau gouvernement conservateur a dû cette fois se résigner à rendre les armes face à la large majorité qualifiée - 25 pays sur 27 - recueillie sur le texte.
 

"C'est le meilleur résultat possible. Il montre ce qu'une action déterminée, intense et continue peut produire", s'est félicité un membre de la délégation britannique. Quelques minutes plus tôt, la ministres espagnole des Finances, Elena Salgado, dont le pays préside l'Union européenne ce semestre, avait annoncé être parvenue à un accord général sur ce dossier. "Nous pouvons dire que nous avons l'accord dont nous avions besoin pour adopter une 'approche générale'", a-t-elle déclaré. Ce terme désigne l'étape permettant aux Etats membres d'engager des négociations avec les eurodéputés, qui co-décident avec les Vingt-Sept en matière de régulation financière.
 

PAYS TIERS
 

De son côté, la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen a endossé lundi soir une version sensiblement différente de la directive, notamment sur la question de l'accès pour les fonds basés dans des pays hors-UE à un "passeport européen" leur permettant d'être vendus sur l'ensemble du territoire communautaire.
 

Face aux difficultés à trouver un accord sur cette question, le texte que doivent endosser les Vingt-Sept élimine cette possibilité et maintient la capacité de chaque superviseur national de décider si un fonds peut ou non être commercialisé sur son territoire.
 

Le Parlement propose quant à lui de la conserver en l'assortissant de conditions strictes. Une fois enregistrés, les gérants ne pourront proposer des fonds basés dans des pays tiers que si le pays en question dispose avec chaque Etat européen où le fonds doit être commercialisé d'accords de coopération et d'échange d'informations, d'accords fiscaux et d'équivalences en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et de financement du terrorisme.
 

Si ces critères ne sont pas respectés, alors le fonds ne pourra plus être proposé au sein de l'UE. Des "trilogues" seront désormais organisés au cours des prochaines semaines entre les Etats membres, le Parlement et la Commission afin de rapprocher les positions. Le calendrier envisagé prévoit une adoption définitive de la directive lors de la session plénière du Parlement européen début juillet à Strasbourg. Son entrée en vigueur interviendrait début 2012.