S?il fallait encore une confirmation que les courtiers sont des joueurs, là voilà. Les puces utilisées par les firmes de courtage à haute fréquence utilisent de plus en plus une technologie empruntée aux jeux vidéo. Celle-ci s?appelle FPGA et sert à réaliser plusieurs tâches en parallèle. Cela permet notamment d?afficher un écran dans un écran, et les jeux vidéo l?utilisent beaucoup. La télévision fait de même lors de retransmissions d?événements sportifs. L?industrie de la défense s?en sert aussi couramment.

Le principe: plutôt que de mettre en place un logiciel, qui ordonne à une puce une tâche à exécuter, la tâche est? directement gravée dans la puce. La façon dont celle-ci est fabriquée permet de supprimer le logiciel, et donc de gagner du temps.

Flairant la bonne affaire, plusieurs sociétés qui maîtrisent cette technologie se sont mises sur le créneau du courtage à haute fréquence. C?est le cas de Celoxica, une entreprise née à Cambridge, et désormais basée entre Londres et les Etats-Unis. Antoine Rescourio, un Français qui est son directeur des opérations depuis 2008, vante le gain de temps: environ 1.000 fois plus rapide pour le triage et formatage des millions de données qui sont envoyées en permanence par les Bourses.

"Cela nous permet aussi de faire face sans problème aux pics, quand le nombre de données augmentent", argumente-t-il. Un tel formatage accéléré permet ensuite à l?algorithme d?achat et de vente de prendre sa décision avec une fraction de seconde sur ses concurrents.

Antoine Rescourio rêverait aussi d?installer sa technologie au niveau des algorithmes de ses clients. "Mais la confidentialité est trop forte: ils ne veulent pas que leur algorithme ne filtre." Quelques tentatives de fournir la technologie sous licence aux grands courtiers n?ont pour l?instant pas donné grand-chose. En attendant la prochaine invention destinée aux jeux vidéo?