Avec 3,43% de taux de rendement, le fond en euros du contrat d'assurance vie Afer signe une bonne année. Il ne concède que 9 centimes par rapport à l'an dernier alors que la moyenne du marché est attendu autour de 3% et que déjà, parmi les premiers taux publiés, certains contats concèdent jusqu'à  70 centimes. 

Une performance durable dans le temps

L'association d'épargants qui comptait 735.000 adhérents au 31 décembre 2011 - dont 18.000 nouveaux adhérents - se sort donc plutôt bien d'une année 2001 difficile en matière de gestion d'actifs. Elle confirme le caractère durable de ses performances. Le président de l'Afer, Gérard Bekerman, n'a d'ailleurs pas manqué de rappeler que sur les cinq dernières années (sans compter 2011), le fonds en euros de l'association avait rapporté 4,15% en moyenne par an, et 4,60% en moyenne annuelle sur les dix dernières années.

Mauvaise année pour les unités de compte

En revanche, le bilan de l'année sur le front des unités de compte est moins brillant. Sachant que sur les 45,5 milliards d'encours accumulés au total sur le contrat, près de 39 milliards d'euros sont placés sur le fonds en euros à capital garanti et le solde, soit plus de 6 milliards, est investi sur des unités de compte, réparties sur sept supports.

Le plus ancien, le fonds Sfer, dont la création remonte à 1995, est aussi celui qui cumule plus de 3 milliards d'épargne. Il a enregistré une performance négative de 13,1% sur l'année 2011. "C'est le reflet d'une mauvaise tenue des marchés", explique Jean-François Boulier, directeur général d'Aviva Investors Europe, société de gestion, filiale de l'assureur Aviva, qui fournit le contrat d'assurance-vie de l'Afer. Toutefois, sur trois ans, ce support Sfer a rapporté 7% (hors dividendes) et 20,2% sur huit ans. Il est investi à 33,8% en obligations et monétaires et à 66,2% en actions.

Globalement, "les résultat des Unités de comptes est très décevant cette année", reconnaît Jean-François Boulier. Et pour cause : elles ont toutes des performances négatives. Pour offrir la possiblité de diversifer leur placement, l'association a lancé ce mardi 10 janvier une nouvelle unité de compte dédiée à l'immobilier : Afer Immo. Déjà l'an dernier, l'association avait poursuivi ses efforts de diversification en introduisant une unité de compte dédiée aux investissements dans des entreprises environnementales et sociales, baptisées ID Afer. Mais elle aussi a enregistré une perfromance négative en 2011 de 7,9%.

Une collecte en berne

L'autre nouvelle en demi-teinte pour l'Afer est liée à sa collecte. Certes, au total le volume d'encours a peu varié : il s'établit à 45,5 milliards d'euros sur le contrat Compte Afer à fin 2011, contre 45,9 milliards d'euros à fin 2010. Mais cette quasi-stabilité cache en fait un mouvement de décollecte à l'image de ce qu'a connu le marché français de l'assurance-vie l'an dernier.

Au total : plus de 2,8 milliards sont sortis du contrat Afer soit à la suite du décès du souscripteur, soit par ce que l'assuré a retiré en totalité ou partiellement son argent du contrat.

Dans le même temps, les versements bruts ont atteint moins de 1,926 milliard, à comparer avec les 3 milliards de collecte brute en 2010. A ce niveau de 1,9 milliard, les versements sont à peine supérieurs à ceux de 2003 qui s'établissaient à 1,7 milliard.

La crise de la zone euro affecte donc bien davantage la confiance des épargnants français que ne l'avait fait la crise financière précédente juste après la chute de la banque Lehman Brothers en 2008 : les épargnants avaient déposé 2,8 milliards d'euros sur le contrat Afer en 2009, année suivant la crise.

L'assurance-vie de l'Afer était donc à fin 2011 dans une situation de collecte nette négative (entrées -sorties) de 900 millions d'euros.

L'Afer sur la voie de la diversification

Pour Gérard Bekerman, cette situation, liée à la crise, ne remet pas en cause le modèle de l'association qui reste fiable dans le temps. "L'Afer apporte des solutions et offre un modèle unique qui prend le meilleur du capitalisme et du mutualisme", a -t-il déclaré ce 10 janvier. Après une année 2011 passée à défendre les intérêts fiscaux de l'assurance auprès du gouvernement et des parlementaires, il ajoute : "oui, nous n'avons qu'une raison d'être : défendre les intérêts de chaque adhérent vis-à-vis des pouvoirs publics".

Et l'Afer est bien décidé à ne pas en rester là. Déjà l'an dernier, l'association a lancé un contrat d'assurance-dépendance, anticipant la réforme finalement avortée du gouvernement sur la prise en charge de la dépendance.

Après avoir conduit une enquête prospective auprès des adhérents, elle engage maintenant une réflexion dans d'autres domaines. L'enquête a en effet révélé que les adhérents jugeraient légitime que l'Afer leur propose un contrat purement dédié à la retraite ou encore un contrat d' assurance emprunteur. Aucun lancement de produit n'est cependant annoncé à ce jour.

Des solutions pour les jeunes

De plus, constatant que "la concentration du patrimoine sur les ménages les plus âgés s'accentue", l'association veut "proposer des solutions pour aider les jeunes", a indiqué Gérard Bekerman. Pour lui, "la transmission des capitaux doit être facilitée sans attendre l'ouverture des successions".