BNP Paribas pourrait sauver des emplois en renonçant au dividende

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  510  mots
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Selon un rapport commandé par les syndicats, BNP Paribas pourrait réduire les conséquences sociales de son plan de réorganisation de sa banque de financement et d'investissement si elle renonçait à verser tout dividende au titre de l'exercice 2011.

BNP Paribas, qui a engagé un plan de réorganisation de sa banque de financement et d'investissement (BFI) face à la crise, pourrait réduire les conséquences sociales de ce plan si la banque renonçait à verser tout dividende au titre de l'exercice 2011, lit-on dimanche dans un rapport commandé par les syndicats.
Contrainte comme d'autres grandes banques européennes de réduire, voire d'arrêter certaines de ses activités pour renforcer ses fonds propres et réduire ses besoins de financement en dollars, BNP Paribas a annoncé à la mi-novembre la suppression de près de 1.400 postes dans sa BFI, dont 373 en France sans licenciements secs.
Mais à la différence de ses concurrents français, le Crédit agricole et la Société générale, la banque dirigée par Jean-Laurent Bonnafé n'a pas prévu à ce stade de renoncer au versement d'un dividende pour l'exercice 2011 pour renforcer son capital.
"L'absence de dividendes allégerait pourtant significativement la contrainte sur la réduction des AMP" (actifs moyens pondérés), souligne à propos de BNP Paribas le rapport du cabinet d'expertise comptable Ethix dont Reuters a pu obtenir une copie.
Se calant sur les anticipations des analystes, le rapport estime que BNP Paribas pourrait verser un dividende compris entre 1,64 et 1,72 euro par action, "soit une enveloppe totale distribuée proche de 2 milliards d'euros."
Selon les auteurs du rapport, en mettant en réserve l'intégralité des bénéfices réalisés en 2011, la banque pourrait atteindre ses objectifs de réduction de la taille de son bilan avec des conséquences moins lourdes sur les suppressions de postes.
BNP Paribas prévoit de réduire de 10% la taille de son bilan d'ici fin 2012 et d'atteindre un ratio de fonds propres de 9% dès le 1er janvier 2013 en application de la nouvelle réglementation bancaire dite de Bâle III.
"Suivant une hypothèse de mise en réserves de 100% des résultats prise en compte dans les projections du groupe (...), le gain tiré du plan de réduction du bilan pourrait être ramené à 55 pb (points de base) soit une baisse de 45% par rapport à l'objectif initial", indique le rapport de la société Ethix.
"Une telle économie permettrait d'envisager une réorganisation du pôle CIB (BFI, NDLR) moins lourde en terme de réduction du bilan et donc de suppressions de postes", écrivent encore les auteurs.
Ils estiment ainsi que 170 postes pourraient être conservés en France sur 373 postes que la banque envisage de supprimer dans l'Hexagone.
Un porte-parole de BNP Paribas s'est refusé à tout commentaire.
Le rapport rappelle aussi que la banque "a d'ores et déjà engagé deux restructurations majeures de ses activités de crédits immobiliers et de leasing, se traduisant par des suppressions d'emplois conséquentes."
"D'emblée, la direction du pôle CIB a annoncé qu'elle se réservait la possibilité d'engager de nouvelles mesures si la situation se détériorait au-delà des hypothèses retenues dans son plan et qui structurent son budget 2012 et sa projection 2013", lit-on encore dans le rapport.