Barclays : les résultats plongent, le bonus du patron flambe

Par Christine Lejoux  |   |  371  mots
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Bob Diamond, le directeur général de Barclays, pourrait percevoir un bonus de trois millions de livres sterling, au titre de 2011. Pourtant, la banque a publié vendredi une chute de 16% de son bénéfice annuel, et a averti qu'elle pourrait ne pas tenir son objectif d'une rentabilité des capitaux propres de 13% en 2013.

Bonus ou pas bonus pour Bob Diamond, le bien nommé ? Lors de la présentation des résultats annuels de Barclays, vendredi matin, le patron de la banque britannique, l'un des mieux payés du secteur en Europe, s'est refusé à dire s'il renoncerait à son bonus, comme l'ont fait ses homologues de RBS et de Lloyds Banking Group, alors que la polémique sur les rémunérations variables des banquiers fait rage au Royaume-Uni, où le citoyen lambda est soumis à une véritable cure d'austérite. En tout cas, les comptes 2011 de Barclays ne plaident guère en faveur du versement d'un méga-bonus à Bob Diamond : le bénéfice net s'est effondré de 16%, à trois milliards de livres sterling (3,6 milliards d'euros)...

Les bonus de la banque d'investissement rétrécissent de 32%

En cause : le pôle banque d'investissement, dont les activités de marchés (courtage, pilotage d'introductions en Bourse, d'émissions obligataires, etc.) ont été plombées par la crise de la dette dans la zone euro. "BarCap", la division banque d'investissement de Barclays, a ainsi vu son bénéfice avant impôts plonger de 32%, l'an dernier. Pas de résultats, pas de récompense : l'enveloppe de bonus destinée aux 24.000 collaborateurs de BarCap va rétrécir de 32%. Chacun d'entre eux percevra donc en moyenne une rémunération variable de 64.000 livres. Pour les plus bonus les plus élevés, la part versée en numéraire sera de surcroît plafonnée à 65.000 livres. "Ce plafonnement était la bonne chose à faire" car les banques" doivent tenir compte de l'opinion publique", s'est félicité sans vergogne Bob Diamond.

L'objectif d'une rentabilité des capitaux propres de 13% en 2013 risque de ne pas être tenu

Une remarque qui risque de rester en travers de la gorge de ses salariés, leur big boss devant toucher au titre de 2011 un bonus de l'ordre de trois millions de livres, selon la presse britannique. Alors même que Bob Diamond a prévenu vendredi que l'objectif d'une rentabilité des capitaux propres de 13% en 2013, qu'il avait lui-même fixé il y a un an, risquait de ne pas être tenu, compte tenu d'une conjoncture économique morose et du durcissement de la réglementation du secteur bancaire.