Ces courtiers qui profitent de la panique des marchés

La panique ambiante sur les marchés à l'été 2011 a permis à deux acteurs importants du courtage en ligne en France, Binck.fr et Bourse Direct, de tirer leur épingle du jeu. Le leader du marché, Boursorama, a de son côté trop subi lors des périodes calmes.
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La croissance des revenus des courtiers en ligne indépendants au cours de l?année 2011 peut faire pâlir nombre de grandes banques de l?hexagone.
Contrairement aux géants de la finance française, les courtiers en ligne ont en effet pour habitude de profiter des périodes volatiles sur les marchés pour se refaire une santé. Leur activité a ainsi atteint des sommets l?été dernier. Binck.fr et Bourse Direct, les deux leaders indépendants du courtage en ligne en France ont du coup réalisé une belle année.
Bourse Direct a publié un résultat net en hausse en 42,1% à 4 millions d?euros en 2011, renforçant sa position de leader « indépendant » de la finance en ligne. Sa part de marché sur le secteur est passée selon lui de 15,5% en décembre 2010 à 29,2 % fin 2011. Binck.fr a de son côté porté sa part de marché à 16%, alors qu?il n?est implanté en France que depuis 2008. Il a également vu ses revenus bondir de 215% à 3,64 millions d?euros.

Boursorama en retrait

Les deux « pure players » cités ci-dessus restent malgré tout placés derrière le leader historique du courtage en ligne en France, Boursorama. Mais la filiale à 100% de la Société Générale n?a pas pu tenir leur rythme de croissance en 2011. Elle a subi plusieurs coups de mou lors des mois les plus calmes de l?année. Le PNB de son activité courtage est au final ressorti à 70,4 millions d'euros, en retrait de 5 % par rapport à 2010. Reste que son PNB a cru lors du premier et du troisième trimestre de 2011, particulièrement volatils.

L'été 2011 a régalé les courtiers

Le premier trimestre a notamment été ébranlé par la catastrophe de Fukushima. " Nous avons atteint mi-mars un niveau record d'ordres exécutés, dû à l'accident de Fukushima, qui a généré une volatilité très importante sur les marchés ", indiquait l?année dernière la PDG de Boursorama, Inès Mercereau. "En mars, les clients ont acheté sur une base de cours bas. Comme ils n'ont rebondi ni en avril, ni en mai, les investisseurs n'ont pas vendu et sont restés stables sur leurs positions", a-t-elle ajouté.
Mais la panique boursière de l?été 2011 est arrivée et a régalé les courtiers. Selon les chiffres de l?association de l?économie du numérique (Acsel), le nombre d?ordres exécutés en ligne a bondi de 38,9% entre juillet et août!
Le quatrième trimestre a ensuite été plus emprunté. Après trois mois complètement fous, les clients des courtiers ont en effet préféré ne plus prendre de risque. Binck.fr a profité de ces moments d?attente pour développer des comptes d?épargne modestement rémunérée (1,75%) à des fins de capter l?argent que le client ne veut pas investir en période de crise de peur de le perdre. Binck.fr a ainsi ouvert 3000 comptes d'épargne de plus qu?en 2010 ce qui porte son nombre de livret à 10000.

Au détriment des banques

Les gains de parts de marché important des courtiers indépendants en ligne l'ont été au détriment des banques. Ils s?appuient en effet sur la grande liberté qu'ils offrent aux clients de contrôler exactement où va leur argent. « Les clients veulent avoir le contrôle de leur argent. Ils veulent savoir vers où il est dirigé ainsi que ce qui se passe sur les marchés en temps réel», indique Vincent Germyns, le directeur général France et Belgique de BinckBank, dont Binck.fr est la filiale.
Certains types de produits sont donc plus à même de convenir aux clients des courtiers en ligne. Les clients de Binck.fr privilégient ainsi les échanges d?actions à 90%, le reste étant consacré aux certificats et aux turbos.
D?autres produits, moins liquides, comme les obligations et les OPCVM ne sont échangés que très rarement par l?intermédiaire des courtiers en ligne,. Leurs clients prefèrent pour ces produits solliciter les banques, ce qui leur permet également de diversifier leurs risques.
Enfin, le succès des courtiers en ligne se fait « au niveau des tarifs », selon Vincent Germyns, où il y a un « grand écart ». Il faut en effet rappeler qu'en cassant les prix il y a dix ans à leur arrivée en France, les courtiers en ligne ont permis « au commun des mortels » de tutoyer les joies du « boursicotage ».
 

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