L'Etat prêt à laisser au FSI une bonne partie de son cash

Selon Augustin de Romanet, président de la Caisse des dépôts et du Fonds stratégique d'investissement (FSI), les actionnaires de ce dernier - l'Etat et la Caisse des dépôts - "ne sont pas contre le fait de laisser du cash dans la maison." Le FSI a publié mardi un bénéfice net de 629 millions d'euros, au titre de 2011, en baisse de 2,7%.
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Bien qu'à la recherche d'argent pour réduire le déficit budgétaire, l'Etat n'affamera pas le Fonds stratégique d'investissement (FSI), cette année. Certes, aucune décision n'a encore été prise sur le montant des dividendes que le FSI versera, au titre de 2011, à ses actionnaires, à savoir l'Etat et la Caisse des dépôts et consignations (CDC), respectivement propriétaires de 49% et de 51% du capital. Mais "les actionnaires, qui sont en train de se concerter, ne sont pas dans une logique prédatrice, ils ne sont pas contre le fait de laisser une partie - pas forcément faible - du cash dans la maison", a indiqué Augustin de Romanet, le très bientôt ex-président du FSI, mardi, lors de la présentation des résultats annuels du fonds souverain à la française.

Près de 400 milions d'euros de bénéfice ponctionné en 2011

Pour mémoire, en juin dernier, Jean-Arthuis, alors président de la Commission des finances du Sénat, avait dénoncé la "gloutonnerie" de l'Etat à l'égard du FSI. "En préférant utiliser la majeure partie des dividendes  pour réduire son déficit budgétaire, l'Etat s'est comporté comme un glouton", avait regretté Jean Arthuis, ajoutant que l'Etat "aurait été plus avisé de réinvestir dans le FSI, dont les ressources sont déjà limitées." De fait, sur les 646 millions d'euros de bénéfice dégagés par le FSI en 2010, l'Etat et la CDC, son bras financier, avaient ponctionné pas moins de 387 millions.

Un résultat net en baisse de près de 3%

Aujourd'hui plus que jamais, il est nécessaire que l'Etat modère son appétit. En effet, le bénéfice net du FSI a fléchi de 2,7%, l'an dernier, à 629 millions d'euros, sous le poids de 229 millions d'euros de dépréciations passées sur son portefeuille de titres, en particulier sur ses participations dans Cegedim (logiciels), Vergnet (éoliennes) et Soprol (biocarburants), crise économique oblige. De plus, les deux tiers de ce portefeuille étant cotés en Bourse, sa valeur a chuté de 2,5 milliards d'euros en 2011, en raison de la tempête qui a sévi sur les marchés actions. Conséquence, l'actif net du FSI a plongé de 9,6%, à 19,7 milliards d'euros. "La Bourse, elle, a perdu 17%", relativise Augustin de Romanet.

2,5 milliards d'euros investis dans 850 sociétés

Même si le FSI n'a pas les coudées aussi franches que Jean Arthuis le souhaiterait, il a tout de même investi 2,5 milliards d'euros, au total, dans 850 entreprises françaises, en 2011, directement et via les fonds qu'il a créés et ceux qu'il contribue à financer. Sa feuille de route pour 2012? Sous l'égide d'Antoine Gosset-Grainville, directeur général adjoint de la CDC, qui succèdera demain mercredi à Augustin de Romanet à la présidence du FSI, celui-ci poursuivra les chantiers amorcés en 2011, à commencer par l'accent mis sur les régions, avec le lancement, l'an dernier, de FSI Régions. "Mais avec un focus particulier sur des secteurs", indique Jean-Yves Gilet, directeur général du FSI, qui lancera "le plus tôt possible" des fonds destinés à structurer les industries ferroviaire, aéronautique et nucléaire, à l'image du Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA), créé en 2009 et financé par le FSI, PSA et Renault.   

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