Le Fichier national des incidents de paiement relancé

La SSII « BGD » avait inventé en 1998 le dispositif du Fichier National des Incidents de Paiement (FNIP), outil de relance externalisé. Elle va accélérer sa commercialisation auprès des PME.
Photo Reuters

Après 13 ans de diffusion assez confidentielle, le service du Fichier national des incidents de paiement (FNIP) inventé par la SSII nîmoise « BGD » va être commercialisé à grande échelle auprès des PME. Paradoxe : cet « accélérateur de paiement » - marque enregistrée auprès de l'INPI - a été freiné dans son développement en basculant du Minitel à ... Internet, la toile n'offrant pas le niveau de sécurité qu'offrait la télématique !

Si le web est parfaitement adapté pour la saisie des incidents de paiement, la consultation d'un fichier aussi sensible qu'un fichier de « mauvais payeurs » (comprenant des créances civiles), ne pouvait légalement se faire sur Internet. Il a donc fallu des années de travail entre BGD et la CNIL pour mettre au point un processus ultra sécurisé empêchant la consultation, par des hackers rusés, du fichier sur Internet. « Le FNIP n'apparaît pas en frontal sur internet. Le client reçoit des réponses ponctuelles par mail à ses requêtes» explique Jacques Bea, l'un des trois associés de BGD.
Ce « verrou » technologique étant levé, BGD qui a un portefeuille de 900 adhérents pour son produit FNIP, a décidé de changer de braquet sur le plan commercial, en constituant un réseau de « délégués FNIP ». « Nous désirons mettre en place un réseau d'environ 50 distributeurs sur le territoire national » confie Jacques Bea. Chaque département français dispose en moyenne d'un réservoir de 500 adhérents, estime-t-il. « Ce marché de l'assurance-crédit est un marché énorme ; notre produit répond à la problématique de nombreuses PME, notamment dans les secteurs du négoce, du transport, du bâtiment et de la distribution ».

Plus il y a d'abonnés, plus le système est efficace

Comment ça marche ? La première étape est la souscription en ligne d'un abonnement (74 euros mensuels) auprès de la société BGD, qui gère la plateforme du FNIP. Lorsque l'abonné a une facture en retard de paiement ou des impayés bancaires (chèques, traites, avis de prélèvement), il va sur le centre serveur du FNIP, inscrit les coordonnées et références de la facture concernée. Le lendemain, le FNIP adresse automatiquement un courrier avec l'entête du FNIP - un « avis d'inscription » - au client débiteur, qui dispose d'un délai de 15 jours pour régler sa facture. S'il respecte ce délai, il ne sera pas inscrit dans le fichier. S'il règle au-delà du délai, il reste deux ans dans le fichier avec la mention de la date de son incident de paiement. Dans le cadre d'une créance civile, la radiation est immédiate. Si le débiteur ne règle pas, il reste dans le fichier.

D'autres « scénari » de relance sont proposés à l'abonné s'il veut ménager sa relation avec son fournisseur : relance préalable, « préavis d'inscription » ou encore suspension du dossier pendant une ou plusieurs semaines. Quelque 27.000 entreprises et particuliers figurent actuellement dans ce fichier consultable par les abonnés (et les débiteurs pour leur impayés). On l'aura compris, plus il y a d'abonnés, plus il y a d'information sur la solvabilité des clients. Redoutable !

« C'est un outil supplémentaire dans la panoplie de relance amiable ; il s'utilise avant la mise en demeure » se défend Georges Paul Grigliatti, responsable d'Agima à Rouen (cabinet d'aide à la gestion de l'impayé et du management) qui distribue le FNIP en Seine-Maritime et en Ile de France depuis 2011. « L'impact psychologique et l'effet dissuasif de l'avertissement d'inscription au FNIP, permettent d'obtenir des résultats dans les 8 jours. La menace d'inscrire un "mauvais payeur" dans un fichier national déclenche un règlement dans 80 % des cas, surtout pour des créances de faible montant, de moins de 4500? ». En se positionnant 30 à 45 jours après l'échéance de règlement, le service du FNI, ajoute-t-il, intervient « bien en amont des agences de recouvrement ».

De nombreuses informations sur les sociétés

A ce service « d'accélérateur de paiement » viennent se greffer d'autres services d'information sur les entreprises. Les abonnés au FNIP ont en effet accès à des informations (bilans, actionnariat, habitudes de paiement, incidents de paiement) figurant dans une base de données de 4,5 millions d'entreprises et autres établissements et associations identifiables avec un numéro SIREN. Les éléments juridiques sont fournis par Altares, partenaire de BGD. Cette base de données actualisée en permanence est une mine pour les agences de renseignements sur les entreprises.

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Commentaires 3
à écrit le 03/04/2012 à 10:38
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Un bon outil, simple et moderne par sa plateforme collective et très utile. La rapidité d'action est un atout majeur.

à écrit le 01/04/2012 à 12:16
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Le FNIP aux Antilles est présent depuis 1999: 150 entreprises abonnées.... Des clubs "CONTROLE" dans les secteurs poids lourds de l'économie locale: BTP, TRANSIT, DISTRIBUTION. Grace à sa simplicité, sa souplesse d'emploi et de sa redoutable effic...

à écrit le 31/03/2012 à 15:08
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Un outil simple, puissant et unique sur le profil des petites créances impayées et / ou des créances civiles. J'ai pu constater à plusieurs reprises l'impact fort et rapide que le FNIP pouvait avoir sur les impayés. Stéphane

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