Moyens de paiement : les banques françaises perdent du terrain

L'année 2011 a marqué une évolution importante dans l'écosystème des paiements en France. Les banques font face à des concurrents qui émergent de tous les côtés.
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Les banques françaises perdent le contrôle. Alors qu?elles maîtrisaient seules depuis la fin des années 60 le marché des moyens de paiement en France, l?année 2011 a marqué une évolution importante dans l?écosystème des paiements. "On observe un point d?inflexion", estime Angelo Caci, directeur délégué de ADN'co, un cabinet d?études et de conseils spécialisé dans les moyens de paiements. Celui-ci indique dans son observatoire 2011 de l?évolution des moyens de paiement que ce marché est désormais dominé par une logique de demande régie par le style de vie des consommateurs, et non plus par "une offre pilotée uniquement par les banques".

Les moyens de paiement alternatifs se multiplient
Les banques françaises ont subi un certain nombre de tendances majeures en 2011, qui ont donné la possibilité aux consommateurs de choisir davantage les moyens de paiement comme ils le souhaitent.  La multiplication des systèmes alternatifs, que les banques françaises n?arrivent pas à contenir, est à l?origine de ce changement majeur. Plusieurs acteurs non bancaires, qui connaissent une forte dynamique, font changer la donne, comme Google, Apple, Facebook ou Paypal. Sans oublier à l?échelle nationale, les 13 établissements de paiement récemment agrées par l?autorité de contrôle prudentiel (ACP). Tous ces moyens de paiement alternatifs pourraient représenter 25% des transactions en ligne d?ici 2015 en France, soit 14 milliards d?euros selon le cabinet ADN'co.
La montée en puissance de ces acteurs se matérialise notamment par la généralisation du commerce par téléphone mobile, qui prend de plus en plus de place dans le commerce électronique. ADN?co indique que 12% des acheteurs en ligne en France ont déjà acheté à partir de leur mobile, en excluant les applications mobiles. Ce type de paiement représentera 6,5 milliards d?euros en 2015 dans l'hexagone, selon ADN?co, soit 6,6% du marché mondial.

Le commerce sur les réseaux sociaux, valeur montante
L?autre valeur montante du commerce en ligne est le commerce social ou "s-commerce" qui lie réseaux sociaux et commerce électronique. Un utilisateur sur quatre a en effet déjà acheté via Facebook. Le marché mondial du "s-commerce" est évalué par ADN?co à 35 milliards d?euros en 2015.
Si la prise de parts de marché des géants américains semblait inéluctable, l'émergence des 13 petits établissements de paiement agrées par l?ACP était moins prévisible dans l'Hexagone. Il faut dire qu'ils ont bénéficié d'améliorations réglementaires.

Il a en effet été demandé aux banques plus de transparence en 2011. Elles doivent par exemple publier un relevé annuel des frais bancaires. Certains avantages concurrentiels des banques jugés injustifiés par l?autorité de la concurrence ont aussi été restreints. Les commissions interbancaires de paiement (CIP) ont ainsi baissé de 36% le premier octobre dernier.
Face à cette concurrence accrue, les banques pourraient avoir des difficultés à suivre le rythme. "La question pour les banques est de trouver le bon braquet", indique Angelo Caci, qui constate que les grands établissements bancaires français tâtonnent entre individualisme et collectivisme, "ce qui fait le lit de sociétés beaucoup plus agiles", estime-t-il. Il ne leur faudra en tout cas pas manquer le bon wagon.

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Commentaire 1
à écrit le 04/04/2012 à 19:27
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Payer aujourd'hui une carte de paiement dans une banque est une erreur. Après quelques secondes de "négociations" les banques les délivrent gratuitement. Les français maque souvent de réalisme économique face à leur banque qui aplus besoin d'eux que...

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