Goldman Sachs a mieux résisté que prévu en début d'année. La prestigieuse banque d'affaires a publié ce mardi un bénéfice net de 2,1 milliards de dollars au premier trimestre 2012. Cela représente tout de même une baisse de 23% par rapport aux profits réalisés l'an passé à la même époque. Mais par action, ce bénéfice ressort à 3,92 dollars alors que le consensus des marchés ne s'élevait qu'à 3,55 dollars.

En outre, cette performance est nettement supérieure à celle réalisée au cours des trois derniers mois de 2011. La firme dirigée par Lloyd Blankfein espère ainsi avoir tourné la page d'une année particulièrement difficile, au cours de laquelle ses profits avaient été divisés par deux. Elle avait même enregistré au troisième trimestre la deuxième perte trimestrielle de son histoire. A Wall Street, son titre avait plongé de 46%, sa deuxième plus mauvaise performance annuelle depuis l'introduction en Bourse de la banque en 1999.

"Nous sommes satisfaits de la performance solide de la société", se félicite Lloyd Blankfein dans le communiqué de presse publié ce mardi, soulignant "une amélioration de l'ensemble de nos activités". "En raison d'une activité encore faible de la clientèle dans certains domaines, en particulier dans certains secteurs de la banque d'investissements nous pensons que notre portefeuille d'activités nous donne une marge de croissance significative du chiffre d'affaires au fur et à mesure de la poursuite de l'amélioration des conditions économiques et de marché", poursuit-il.

Baisse des salaires

Les revenus générés par Goldman Sachs ont chuté de 16% au premier trimestre, reculant à 9,95 milliards de dollars. Mais ils se sont, eux aussi, nettement améliorés par rapport à la fin d'année 2011. Cette progression en rythme séquentiel a été tirée par la division de services institutionnels, principale source de revenus, et plus particulièrement par les activités de courtage d'obligations, devises et matières premières ("fixed income"). Le chiffre d'affaires de ces dernières a grimpé de 154% par rapport au quatrième trimestre 2011. Il est cependant inférieur de 20% par rapport au premier trimestre de la même année.

Du côté des dépenses, Goldman Sachs poursuit ses importants efforts pour réduire ses coûts de fonctionnement. L'objectif est de parvenir à économiser 1,4 milliard de dollars par an. La banque a encore réduit ses dépenses de 14% au premier trimestre, la majeure partie provenant des coûts salariaux. Sur le trimestre, elle a encore supprimé 1.000 postes - après les 2.400 emplois supprimés en 2011. Dans le même temps, le salaire moyen (incluant les provisions pour les bonus 2012) a reculé de 8,6%, à 135.000 dollars.

Relèvement du dividende

"Bien que ces résultats battent le consensus, je pense qu'ils sont quelque peu décevants en comparaison avec les chiffres solides publiés par JPMorgan et par Citigroup", nuance Richard Staite, analyste chez Atlantic Equities. "Peut-être les marchés espéraient un trimestre vraiment impressionnant pour Goldman Sachs", poursuit-il. De fait, à l'ouverture des marchés américains, l'action de la banque d'investissements - après avoir progressé de plus de 2% lundi - perdait 0,30%.

Déçus par les résultats, les investisseurs se consolent cependant par l'annonce d'une hausse du dividende trimestriel. Celui-ci passe de 35 à 46 cents. Ce relèvement de 31% est le premier depuis 2006. Il intervient quelques semaines après le feu vert attribué par la Réserve fédérale à quasiment toutes les grandes banques américaines. Contrairement à ses rivales, Goldman Sachs n'avait pas immédiatement annoncé une hausse de la rémunération versée à ses actionnaires.