Espagne : BBVA et Santander résistent à la tourmente du marché bancaire

La diversification géographique de ces deux grandes banques d'Espagne ne les abrite pas complètement des bouleversements que traverse le secteur bancaire dans leur pays d'origine.
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Au milieu des incertitudes qui pèsent sur le secteur bancaire espagnol, Santander et BBVA essaient de tirer leur épingle du jeu, profitant notamment de leur diversification géographique. BBVA étudie ainsi la vente en 2013 ses filiales latino-américaines de fonds de pension, un actif qu'elle considère « non stratégique », sans assurer qu'elle ira au bout du processus. Une telle opération pourrait rapporter près de 4 milliards d'euros à BBVA, si on se réfère aux multiples des opérations du genre réalisées récemment.

 

Santander a elle aussi mené depuis plus d'un an des ventes d'actifs, comme celle de son antenne colombienne. Elle compte aussi mettre en bourse 25% de sa filiale mexicaine cette année. Elle a toutefois rompu cette tendance en février dernier en achetant la filiale polonaise de KBC, Kredyt Bank.

 

L'Espagne continue de peser dans les résultats de BBVA et Santander

L'activité à l'étranger constitue le principal atout des deux premières banques du pays, car il réduit leur sensibilité au risque espagnol. Le poids de l'Espagne sur les résultats de Santander s'est ainsi réduit à 12%. Il est de 16% du bénéfice net de BBVA. Pour autant, le bénéfice en baisse de 24% de Santander au premier trimestre est dû non seulement aux mauvais résultats de l'Espagne ( réduction de 75% du bénéfice) mais aussi aux baisses enregistrées dans plusieurs de ses marchés étrangers. Moody's a par ailleurs justifié la baisse de sa note à A3 il y a dix jours, par la détérioration probable de ses actifs en Espagne, mais aussi au Portugal et, dans une moindre mesure au Royaume Uni.

 

De plus, l'influence de l'Espagne reste réelle, car elle les pénalise sur les marchés financiers, et à cause de son poids dans leurs bilans. Moody's a ainsi rétrogradé BBVA à A3 car 55% de son portefeuille de crédits sont espagnols.

 

Les actifs espagnols, en particulier immobiliers, devraient se détériorer encore

Or, en ces temps de récession, les actifs espagnols devraient encore se détériorer. Et pas seulement les crédits immobiliers. Ces derniers sont sous le coup des dernières réformes financières du Gouvernement qui impose de fortes provisions au secteur. Leur impact net s'élève à 2,9 milliards pour Santander et à 2,8 milliards pour BBVA.

 

Les résultats des deux groupes en pâtiront même si tous deux ont affirmé leur capacité à mener seuls cet assainissement d'ici fin 2012. Les bénéfices de Santander et BBVA ont baissé respectivement de 24% et 12,6% au premier trimestre.

 

Les deux géants tentent de profiter de la restructuration du secteur bancaire espagnol

En dépit des perspectives négatives de l'économie espagnole, les deux banques cherchent à augmenter leur présence sur ce marché. Ainsi, BBVA a acquis pour un euro symbolique la caisse d'épargne Unnim, de 30 milliards d'actifs, en mars dernier après sa mise en vente par la Banque d'Espagne. Santander veut aussi profiter des opportunités issues du processus de restructuration du secteur. « Il s'agit d'occasions qui ne se présenteront pas dans deux ans. Il y a des entités en vente, les prix sont bas et négociables, avec d'éventuelles aides publiques », explique Javier Montoya, chez Alpha Plus.

 

Avec des taux de fonds propres de plus de 10% et une liquidité assurée à moyen terme grâce notamment aux emprunts à la BCE, les deux géantes semblent capables de résister aux vicissitudes du marché espagnol.

 

 

 

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