L'Italie veut que le FESF soit doté d'une licence bancaire

Complétant la proposition du président du Conseil Mario Monti, le ministère italien des Affaires étrangères propose que le Fonds européen de stabilité financière (FESF) soit doté d'une licence bancaire, afin qu'il se fournisse en liquidités auprès de la BCE et achète de la dette souveraine les marchés secondaires. Ceci permettrait de soutenir les pays les plus fragiles de la zone euro.
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Afin de doter la zone euro d'un bouclier "efficace et crédible" contre la hausse des taux d'emprunt, le ministère des Affaires étrangères suggère de doter le Fonds européen de stabilité financière d'une licence bancaire. Ainsi, l'institution pourrait emprunter directement auprès de la Banque centrale européenne "à des taux favorables" argue la Farnesina sur son site internet. L'objectif ? Soutenir "les pays qui sont dans la ligne de mire de la spéculation, même s'ils ont fait des réformes et mis leurs comptes à l'équilibre", comme l'Italie ou l'Espagne, par exemple.

Cette précision intervient quelques jours après la proposition du président du Conseil Mario Monti d'utiliser le FESF ou le Mécanisme européen de stabilité (MES) pour qu'il achète de la dette sur le marché secondaire et aide les pays les plus fragiles à se financer sur les marchés. Lors du G20 au Mexique, le chef du gouvernement italien avait laissé entendre que "'on réfléchissait" à cette idée au niveau de la zone euro. En théorie, le FESF et le MES ont le droit de racheter des titres obligataires souverains sur le marché secondaire depuis le sommet européen du 21 juillet 2011. Mais ce ménacisme n'a jamais été utilisé.

Un bouclier qui "plaît à la France et à Madrid", moins à Berlin

Selon le ministère des Affaires étrangères confirme lui cette idée de "bouclier anti-spread" - limitant l'écart entre les taux d'un pays et ceux de l'Allemagne - "plaît à la France et à Madrid". Mais Berlin s'y oppose. "L'Allemagne, tout en la considérant théoriquement faisable, rappelle qu'il y a des conditions précises pour que le FESF intervienne", ajoute le ministère. Mercredi, au cours d'une conférence de presse, la chancelière allemande Angela Merkel avait assuré qu'il n'y avait "pas de projet concret" d'achat d'obligations d'Etat par les fonds de secours, tout en concédant que c'était une "possibilité".

Toujours selon la Farnesina, "aussi bien Mario Monti que le président français ont fait référence au FESF, mais avec l'hypothèse italienne de ne pas prévoir l'intervention de la Troïka", c'est-à-dire l'Union européenne, la BCE et le Fonds monétaire international. Cette idée de Mario Monti doit être discutée vendredi lors d'une rencontre entre les dirigeants des quatre premières économies européenne : l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne. Elle pourrait être évoquée lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro qui se tient ce jeudi à Bruxelles.

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Commentaire 1
à écrit le 24/06/2012 à 18:36
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http://www.courtfool.info/fr_MES_le_nouveau_dictateur_Europeen.htm

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