Crédit conso : vous prendrez bien aussi un petit livret d'épargne ?

Sur un marché du crédit à la consommation en chute libre, les rares sociétés à garder la santé sont celles qui se sont diversifiées. Dans l'épargne et l'assurance pour Cetelem, dans la téléphonie mobile pour Cofidis.
La production de crédits à la consommation a chuté de 9,3% en France, au cours des cinq premiers mois de 2012. Copyright Reuters

La poule aux ?ufs d'or est sonnée. Le crédit à la consommation, qui a longtemps fait les beaux jours des banques, est en chute libre. Sa production a plongé de 9,3%, en France, au cours des cinq premiers mois de l'année, à 14,56 milliards d'euros, après un repli de 0,4% en 2011, selon l'Association française des sociétés financières (ASF). Dès la fin 2001, Laser Cofinoga, filiale de BNP Paribas et du groupe Galeries Lafayette, avait d'ailleurs annoncé la suppression de 433 postes, soit 17% de ses effectifs. Chez Crédit Agricole Consumer Finance, qui opère sous les marques Sofinco et Finaref, les coupes sont, là aussi, de l'ordre de 400 postes, soit 10,5% du nombre total de collaborateurs.

La loi Lagarde en cause

L'origine de ces revers? Nombre de sociétés spécialisées dans le crédit à la consommation invoquent la loi Lagarde, du nom de l'ancienne ministre de l'Economie. Promulguée en juillet 2010 et entrée en vigueur en mai 2011, afin de mieux protéger les consommateurs, cette loi a notamment raccourci les durées d'emprunts, à trois ans pour les crédits renouvelables allant jusqu'à 3.000 euros, et à cinq ans pour ceux d'un montant supérieur. La loi Lagarde a également limité les plafonds de taux d'intérêt du crédit renouvelable. Deux éléments qui plombent les marges des spécialistes du crédit à la consommation.

Le vrai problème : la faiblesse de la consommation

Si encore il n'y avait que la loi Lagarde... « Le problème, ce n'est pas la loi Lagarde - qui était nécessaire -, c'est la faiblesse de la consommation », estime Isabelle Chevelard, directrice de Cetelem France (groupe BNP Paribas). La preuve, « la baisse d'activité s'observe dans toutes les catégories de prêts, pas seulement dans le crédit renouvelable », poursuit Isabelle Chevelard. De fait, difficile pour les ménages de s'endetter sans vergogne, quand l'Insee leur prédit pour 2012 une baisse de 0,6% de leur pouvoir d'achat. Cette baisse, la plus forte jamais enregistrée depuis 28 ans, devrait déboucher sur une stagnation de la consommation cette année. Dans le meilleur des cas. Pour mémoire, en 2009, la crise avait entraîné une chute historique de 13,3% du crédit à la consommation en France.

La diversification, le maître mot

Pour l'heure, Cetelem, au contraire de Crédit Agricole Consumer Finance et de Cofinoga, se porte plutôt bien. « Nous surperformons le marché, lequel est en retrait d'environ 10%, avec une baisse de 1% seulement (de la production de crédit à la consommation) sur les cinq premiers mois de l'année », indique Isabelle Chevelard. Par quel miracle ? Début 2011, quelques mois avant l'entrée en vigueur de la loi Lagarde, Cetelem s'est diversifié dans l'épargne et l'assurance. Livret d'épargne, assurance-vie, assurance-auto... Non seulement ces produits représentent des sources de revenus supplémentaires mais ils aident également à fidéliser les clients. Il y a en effet fort à parier que ceux qui gèrent leur épargne et leur assurance chez Cetelem se tourneront à nouveau vers la société au petit bonhomme vert pour leur prochain crédit à la consommation, plutôt que d'opter pour une offre concurrente.

Cofidis, autre rare spécialiste du crédit conso à garder la santé, s'est lui aussi diversifié dès 2011. Cette filiale du Crédit Mutuel-CIC a choisi de se lancer dans la téléphonie mobile, en proposant des forfaits, de 6,99 euros par mois pour deux heures d'appels à 16,99 euros pour 6 heures de communication et un 1 gigaoctet de navigation Internet. Ces forfaits sont nus, c'est-à-dire sans mobile. Mais si vous voulez acheter un téléphone, Cofidis vous propose... un crédit. C'est ce qui s'appelle un relais de croissance.


 

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Commentaires 3
à écrit le 14/07/2012 à 7:08
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Il vaut mieux avoir des dettes lorsque la monnaie se dévalue de jour en jour, comme celles des Etats, et garder des objets tangibles (or, immobilier, bijoux, objets d'art).

à écrit le 12/07/2012 à 19:04
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ne jamais placer de l'argent tant qu'on n'a pas remboursé son crédit. les intérêts reçus sont négligeables et imposés pour la plupart et les intérêts versés sont importants et non déductibles. bien sur il faut une épargne de précaution;

le 12/07/2012 à 21:02
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BIEN SUR, MOSCOVICI AVEC SA MONTRE A PAS DE PRIX (+ 50000 euros) taxe les déplacements d'argent, donc il ne faut pas le faire circuler

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