"Project bonds" : 230 millions d'euros pour les infrastructures

Le compromis européen sur la création d'émissions obligataires communes a accouché en mai dernier des «Project bonds», destinés à financer des grands projets d'infrastructure continentaux. Si beaucoup craignent que leur impact sur la croissance du Vieux continent soit faible, les entreprises spécialisées dans les projets d'infrastructures ont tout de même quoi se réjouir.
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Un compromis pour la croissance. A la suite d'un débat acharné entre dirigeants européens sur le lancement d'émissions obligataires communes, l'idée des «Project bonds» -parfois appelés "bébés eurobonds"- destinés à financer des investissements ciblés, a été retenue. La phase pilote lancée cet été est destinée à financer des grands projets européens d'infrastructures dans les secteurs des transports, du numérique et de l'énergie.

Une alternative au financement bancaire
Si l'impact des «Project bonds» sur la croissance européenne sera modeste, frustrant ainsi les partisans les plus fervents des euro-obligations, les groupes spécialisés dans les infrastructures ont de quoi se réjouir au moment où il leur est de plus en plus compliqué de dénicher des fonds pour monter leurs opérations.
Il faut dire que les banques, qui sont historiquement le principal soutien financier des sociétés de projets en Europe, ne sont aujourd'hui plus dans la capacité de financer sur leurs ressources tous les projets de long terme qui se présentent. Ce, en grande partie à cause des futures normes prudentielles de Bâle 3 qui leur seront imposées, et qu'elles tentent déjà de respecter.

Le rôle charnière de la BEI 
L'émergence des «Project bonds», qui sont en réalité des emprunts obligataires mutualisés entre les pays de la zone euro via la Banque européenne d'investissement (BEI), tombe donc à pic pour habituer les investisseurs aux spécificités du financement des infrastructures. La solution proposée repose principalement sur l'intervention de la BEI, puisqu'elle apporte sa garantie pour un montant maximum de 20% de la dette obligataire. Ce qui permet aux obligations émises de bénéficier d'une note suffisante pour attirer les investisseurs.

Cinq ou six projets espérés
Durant la phase pilote, l'Union européenne espère lever jusqu'à 4,5 milliards d'euros pour financer cinq ou six grands projets, en s'appuyant sur la BEI et sur des capitaux privés. Une enveloppe de départ de 230 millions d'euros provenant du budget européen a été octroyée pour l'opération. Au regard de l'objectif d'environ 4,5 milliards d'euros, l'effet de levier est donc conséquent. Les 230 millions de l'Europe devraient se partager comme suit suivant les secteurs : 200 millions d'euros dans les transports, 20 millions dans le numérique et 10 millions dans l'énergie.

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