C'est un groupe dans le groupe. Le groupe de prévoyance paritaire Humanis né en janvier 2011 d'une première fusion puis agrandi après une seconde fusion en janvier 2012, vient de réunir toutes les mutuelles santé de son périmètre au sein d'une union de groupe mutualiste (UGM). Cet organe politique organise la représentation des différentes mutuelles et leur participation à la gouvernance globale du groupe. Il a aussi vocation à définir la stratégie globale des mutuelles.

Un pôle couvrant 1 million de personnes

Au total, ce pôle couvre 1 million de personnes en complémentaire santé individuelle pour un montant global de cotisations de 650 millions d'euros. Il représente donc environ un tiers des cotisations totales encaissées en assurance santé par le groupe  (1,74 milliard d'euros en 2011) et moins d'un quart des 4,5 millions de bénéficiaires en assurance santé d'Humanis qui propose aussi des contrats collectifs d'entreprises par le biais de ses institutions de prévoyance.

La croissance des mutuelles viendra notamment du départ à la retraite des personnes actuellement couvertes dans le cadre des contrats collectifs auxquelles il sera proposé, en tant que retraitées, d'adhérer à un contrat individuel. Chaque année 100.000 nouveaux retraités seront concernés. Mais le groupe a aussi prévu de croître grâce à l'arrivée de nouvelles mutuelles dans le groupe. 

4 mutuelles régionales et une mutuelle nationale

Humanis  profite de la création de ce pôle mutualiste pour rationnaliser les structures existantes. Il vient de fusionner 7 mutuelles locales interprofessionnelles afin de les transformer en quatre mutuelles régionales et une mutuelle à vocation nationale. Elles travaillent désormais toutes sous la marque Radiance qui figure sur la vitrine des 95 agences formant  un réseau de vente unifié.

Cette première vague de fusion n'est qu'une première étape. "C'est un premier pas vers une consolidation globale qui prendra quelques années", a déclaré le président du groupe Humanis, Michel Keller, lors de la présentation de l'union de groupe mutualiste le 4 octobre.

La mutuelle de salariés et retraités de Renault

Cette union de groupe mutualiste compte aussi, aux côtés des mutuelles interprofessionnelles, une mutuelle d'entreprise. Il s'agit de la mutuelle Renault. Créée en 1900, elle assure des salariés et des retraités du constructeur, soit au total 100.000 personnes et enregistre 67 millions de cotisations. Elle est entrée au sein du groupe Humanis en janvier 2011 pour bénéficier de la mise en commun de moyens en matière informatique, technique, commerciale, ainsi que de gestion des risques et du capital dans la perspective de la mise en oeuvre des nouvelles normes prudentielles dites Solvabilité 2. 

De nouvelles mutuelles sont attendues

L'organisation de l'union prévoit d'ores et déjà d'accueillir dans un proche avenir des mutuelles étudiantes et des mutuelles de la fonction publique. "Nous discutons avec certaines mutuelles", a reconnu Frédéric Rousseau, directeur général de Radiance et directeur du marché des particuliers et des professionnels d'Humanis. 

Mais pour entrer, il leur faudra respecter des conditions car "nous ne sommes pas des collectionneurs de drapeaux", précise le président du groupe Michel Keller. Les mutuelles devront être bien gérées. "Nous ne sommes pas intéressés par des institutions qui plomberaient le groupe", précise-t-il. De plus, ces nouvelles adhérentes "devront accepter les règles de vie et de gouvernance dans le groupe", ajoute-t-il. 

Prochaine étape : l'adhésion ou la création d'une plate-forme de services

"La plate-forme de service est un outil dont les mutuelles ont besoin", estime Michel Keller. Le groupe étudie donc l'éventualité d'adhérer ou de créer une plate-forme qui réunirait des réseaux de professionnels de santé agréés auprès desquels les assurés pourraient obtenir notamment des prestations à tarifs négociés en optique et en dentaire notamment. Humanis réfléchit aussi à l'adoption d'un système unique de tiers payant qui pourrait s'appliquer à l'ensemble des personnes couvertes par le groupe. Une décision de principe sur ces deux sujets pourrait être prise dès la semaine prochaine.