Gouvernance et rémunérations : l'AMF pointe du doigt les mauvais élèves

Publicis, LVMH, EDF, Accor figurent parmi les sociétés dont certaines pratiques laissent à désirer, en matière de gouvernement d'entreprise.
EN 2012, l'AMF a constaté de nouvelles améliorations, en matière de gouvernement d'entreprise. Copyright Reuters

C'est une première: dans son rapport 2012 sur le gouvernement d'entreprise et les rémunérations des dirigeants de sociétés cotées, l'Autorité des marchés financiers (AMF) désigne nommément les entreprises qui ne se conforment pas au code Afep (Association française des entreprises privées)-Medef de 2008. Certes, l'AMF marche sur des ?ufs, constatant, «cette année encore, des améliorations en termes de gouvernement d'entreprise». Le gendarme de la Bourse de Paris se félicite notamment de la «forte» progression du nombre de femmes au sein des conseils d'administration et de surveillance, avec un ratio moyen de 20% fin 2011. Et même de plus de 40% dans le cas de Publicis!

? Publicis et LVMH : trop lacunaires

Que le groupe de publicité ne se réjouisse pas trop vite. Au chapitre des administrateurs indépendants, l'AMF fustige les «explications lacunaires, elliptiques» de Publicis, qui considère que la limitation à 12 ans des mandats d'administrateurs, prônée par le Code Afep-Medef, «n'est pas adéquate pour les conseils de surveillance». Lacunaires, les justifications de LVMH le sont également aux yeux de l'AMF, le groupe de luxe se contentant d'évoquer la «situation personnelle» de deux administrateurs pour les qualifier d'indépendants.

? Carton rouge pour EDF et Bolloré sur le cumul des médias

Comme en politique, le cumul des mandats fait débat, dans le monde de l'entreprise. Le code Afep-Medef prévoit que l'administrateur, lorsqu'il exerce des fonctions exécutives, «ne doit, en principe, pas accepter d'exercer plus de quatre autres mandats d'administrateur dans des sociétés cotées». Ni EDF ni le groupe Bolloré ne se conforment à cette règle, dénonce l'AMF.

? Accor, Icade et JC Decaux pointés du doigt en matière de rémunérations

Sur le front des rémunérations des dirigeants, ce sont le groupe hôtelier Accor, le spécialiste des tickets restaurants Edenred, la foncière Icade et le groupe de publicité JC Decaux qui sont dans le collimateur de l'AMF. Leur faute? Avoir distribué à leurs dirigeants des actions dites de performance, sans avoir «soumis tout ou partie de ces attributions à des critères de performance», précisément. Une légèreté qui pourrait bien ne pas perdurer, le Trésor ayant l'intention de déposer cet automne un projet de loi destiné à encadrer les salaires des hauts dirigeants.


 

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Commentaires 5
à écrit le 11/10/2012 à 16:35
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Depuis quand un organisme d'etat se mele des activités du privé??? Scandaleux... nous allons finir comme en corée du nord!

le 11/10/2012 à 16:57
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depuis que les patrons se comportent en voyou !! faut bien un gendarme pr remettre ces gens ds le droit chemin. l'exemple de sanofi est plutot parlant je trouve

le 11/10/2012 à 20:40
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Depuis quand ? Ben depuis que les syndicats patronaux représentatifs ont signé un code de bonne conduite dit code AFEP-MEDEF. Dans ce cadre, l'AMF est chargée de rédiger un rapport annuel sur les pratiques des sociétés cotées. Rapport quasi inutile p...

le 13/10/2012 à 5:55
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@M92 mais allez aux US et vous verrez un etat fédéral porter devant les tribunaux certains agissements de patrons de bôites privées, avec des commissions parlemenatires qui ne sont les chambres de repos à la française. Ce n'est pas vrai en France. Le...

à écrit le 11/10/2012 à 15:18
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et apres ils se disent pigeons !

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