Restera-t-il des sociétés de crédit conso dans cinq ans ?

Réunis en Congrès à Cannes, les sociétés de crédits spécialisées craignent que la nouvelle réglementation Bâle 3 menace la continuité de leur activité.

Affluence record au congrès annuel Eurofinas/Leaseurope des professionnels spécialisées dans le crédit à la consommation et les services financiers. Et pour cause : leur inquiétude sur la pérennité de leurs activités est forte compte tenu des changements majeurs auxquels le secteur est confronté.

Une production de crédits en baisse

Les nouveaux crédit à la consommation sont en effet en baisse : 323 milliards d'euros ont été accordés en 2011 à comparer avec 398 milliards en 2007 dans dix pays européens, selon les chiffres avancés par la Fédération européenne Eurofinas. La tendance se constate nettement en France, selon les statistiques de l'Association française des sociétés financières (ASF).
Cette baisse qui s'explique certes par une diminution de la demande des emprunteurs en ces temps de crise économique mais aussi par les effets de la loi Lagarde sur le crédit à la consommation alors que les conditions de refinancement des activités sont plus difficiles. Les problème de PSA Finance, la filiale du constructeur automobile sont d'ailleurs l'illustration de ce durcissement du marché du refinancement pour des sociétés de crédit spécialisées qui n'engrangent pas de dépôts.

Les régles de Bâle III sur les liquidités : le coup de grâce ?

Les professionnels du crédit à la consommation et de l'affacturage sont partis en guerre contre les nouvelles normes prudentielles de Bâle III qui font l'objet d'une directive CRD4 de transposition en droit européen en cours d'adoption à Bruxelles. D'une manière générale, les nouveaux ratios de solvabilité et de liquidités semblent inadaptés aux acteurs du secteur comme les sociétés de caution, les sociétés de crédit conso, de crédit bail et d'affacturage.

Les sociétés de crédit spécialisées...bientôt du shadow banking ?


Les établissements de crédit spécialisés ont besoin d'être reconnus comme institutions de crédit car ce statut leur permet d'accéder au refinancement auprès de la Banque centrale. Or selon, la rédaction actuelle de la CRD4, pour avoir ce statut d'institution de crédit, les sociétés doivent bien sûr, faire du crédit mais aussi collecter des fonds remboursables au public, ce qui suppose d'avoir des dépôts, ce que justement les établissements de crédit spécialisés ne font pas. Reste à savoir ce que deviendraient les sociétés de crédit spécialisées si elles n'étaient plus compatibles avec la réglementation bancaire. Pourraient-elles à l'instar des hedge funds tomber dans le champ du shadow banking ? Pourraient-elles même continuer d'exercer leur métier en France ?

 

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Commentaires 8
à écrit le 18/10/2012 à 18:24
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Les taux pratiqués sont incroyablement élevés. Je m'y suis laissé prendre une fois pour bénéficier d'une garantie prolongée, j'ai été sidéré de voir le temps que je mettais à amortir l'emprunt. Cela ruine inutilement des familles. J'ai également reçu...

à écrit le 17/10/2012 à 9:44
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Après les excès des dernières décennies fondés sur l'illusion keynésienne d'une consommation qui alimenterait la croissance, il est désormais évident que le crédit à la consommation doit être réduit significativement par une sélectivité drastique. Un...

le 17/10/2012 à 10:40
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Si vous supprimez le crédit à la consommation dont les crédits renouvelables (revolving) vous faites chuter la consommation de 30% !!! et les emplois qui vont avec d'autant .C'est pour cette raison que la loi Lagarde n'est que de la poudre aux yeux ...

le 17/10/2012 à 10:44
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c est pas si simple. par ex aux USA ils ont maintenant un grand nombre d etudiants qui sont incapable de rembourser le credit fait pour leurs etudes D un autre cote, on aurait jamais eu d industrie auto s il n y avait pas eut le credit pour amorcer l...

à écrit le 13/10/2012 à 7:05
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soins de sante, etudes, travaux de rénovation, biens d'equipement, voitures, .. autant de biens très souvent acquis grace au credit à la consommation, lequel est indispensable. ne pas jeter le bébé avec l'eau du bien ne pas confondre endettement et...

le 18/10/2012 à 18:28
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Non, le mieux est d'économiser avant et d'acheter quand on le peut. Pour les études, vu le fort risque pris qu'elles ne se traduisent pas par de meilleurs revenus, je ne vois pas l'intérêt de commencer dans la vie endetté pour ça, alors qu'il y a aus...

à écrit le 12/10/2012 à 13:37
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ces établissements de crédits à la conso (souvent filiales de grandes banques) ont abusé, tiré sur la corde de la fragilité sociale jusqu'à la rupture, en se plaçant souvent à la limite du taux de l'usure, aujourd'hui retour de bâton mérité !

le 12/10/2012 à 15:45
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Faut un peu arreter la victimisation hein!!!!! Le baton c est le souscripteur qui devrait le prendre en pleine T....souvent ca a servi a s acheter la derniere tele a la mode, la derniere console de jeux, le dernier blouson de la marque X pour se la P...

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