L'automédication par téléphone, premier pas vers une "télémédecine" moins chère ?

Mondial Assistance, la société d'assistance du groupe d'assurance Allianz, lance une offre d'aide à l'automédication par téléphone à partir de janvier prochain avec pour objectif de réduire les dépenses de consultations et donc les remboursements.
Plate-forme téléphonique.

Déjà mis en oeuvre en Angleterre et en Suisse, le service d'aide à l'automédication à distance "permet de faire diminuer les consultations de 50%", selon Mondial Assistance. L'assisteur a prévu de proposer aux clients d'un assureur santé français une offre d'aide à l'automédication par téléphone, à partir de janvier 2013. Il mobilisera pour ce faire une équipe de 23 médecins pluridisciplinaires salariés de sa plate-forme téléphonique.
Encore peu pratiqué en France, le téléconseil en matière médicale est autorisé depuis 2010. Et selon un sondage de TNS Sofres pour Mondial Assistance, il serait plutôt bien perçu.

Selon cette enquête, 60% des Français affirment s'autogérer face à un symptôme. De plus, 62% pensent que le service de conseil médical à distance pourrait dans certains cas remplacer une consultation avec le médecin. Et 81% estiment  que le second avis médical par téléphone est utile ou très utile en cas de doute face à une prescription ou un diagnostic, d'autant plus s'il s'agit d'une maladie grave ou d'une intervention chirurgicale lourde.

A quand la consultation et la prescription à distance ?

La frontière entre les conseils par téléphone et la consultation à distance est délicate. Jusqu'à présent, les sociétés d'assistance hésitaient à franchir le pas mais avec cette innovation, Mondial Assistance, la filiale de Allianz Global Assistance, en est très proche.

L'objectif est double: améliorer l'accès aux soins et réduire les dépenses. Avec la décroissance du nombre de médecin en France, un problème a en effet commencé à apparaître dans certaines zones géographiques et va s'accentuer dans les prochaines années. Une étude du cabinet Jalma, réalisée en 2011, montrait que 58% des Français déclaraient avoir déjà renoncé à des soins à cause d'un délai d'attente trop long. De plus, selon la même étude, la situation va s'aggraver puisque le "temps médical disponible" pour les plus de 60 ans devrait chuter de 40% dans les dix années à venir. Il y a donc un besoin actuel et futur d'accès aux soins auxquels les services médicaux à distance pourraient prétendre répondre. 

Le deuxième objectif de cette ébauche de "télémédecine" est  économique car l'assisteur travaille avec des assureurs qui espèrent, grâce à ces services à distance, limiter les dépenses de soins et donc les remboursements.
De la même manière, les réseaux de santé de professionnels agréés, qui travaillent aussi pour les assureurs, comme Santéclair, Itelis ou Sévéane ont également des plates-formes téléphoniques qui délivrent de l'information et des conseils sur la santé, la nature des soins, les adresses où se soigner ou les tarifs. Mais ils n'ont, eux non plus, pas encore basculé vers la consultation et la prescription à distance. Jusqu'à quand?

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.