Financement des start-up : les fonds américains prennent le relais du capital-risque français

Les fonds de capital-investissement étrangers ont participé à six des dix plus importantes levées de fonds réalisées par des start-up Internet françaises, entre le 1er janvier 2010 et le 30 juin 2012.
Le site de musique Deezer a levé 100 millions d'euros auprès du fonds américain Access Industries, en octobre 2012. Copyright Reuters

Le point commun entre Fotolia, Deezer et Criteo? Il s'agit là de trois pépites françaises de l'Internet, chacune oeuvrant dans un domaine bien spécifique, la banque d'images en ligne pour Fotolia, l'écoute de musique sur Internet pour Deezer et la publicité sur le Web pour Criteo. Outre Internet, ces trois jeunes entreprises, nées entre 2005 et 2007, ont en commun d'avoir bouclé une levée de fonds, cette année. Voilà qui pourrait laisser imaginer que, contrairement à ce qu'il prétend, le capital-risque français n'est pas mort.

Des fonds américains très présents

Erreur! Ce ne sont pas des fonds de «venture» français qui ont participé à ces tours de table. En mai, Fotolia a levé la coquette somme de 120 millions d'euros, auprès du géant américain du capital-investissement KKR. En septembre, Criteo a engrangé 30 millions d'euros, dans le cadre d'un tour de table réunissant les fonds d'investissement américains Softbank Capital, Adams Street, Bessemer Venture Partners, ainsi que SAP Ventures, la société de capital-risque de l'éditeur allemand de logiciels SAP. Plus récemment encore, les 100 millions d'euros levés par Deezer, en octobre, lui ont été apportés par le fonds d'investissement américain Access Industries.

Les fonds étrangers présents dans six levées sur dix

D'une manière générale, «les levées de fonds significatives impliquant une entreprise française et des investisseurs français sont très rares», observe Grégoire Menou, associé au sein du cabinet KPMG, qui vient de publier la première édition d'un «observatoire des levées de fonds Internet». Observatoire selon lequel les investisseurs étrangers ont participé à six des dix plus importantes levées de fonds réalisées par des start-up françaises de l'Internet, entre le 1er janvier 2010 et le 30 juin 2012.

Le capital-risque français manque de moyens

Et les fonds de capital-risque français, où sont-ils, que font-ils? S'ils ne sont pas présents au capital des stars françaises de l'Internet, c'est tout simplement parce qu'ils n'en ont plus les moyens. Au premier semestre 2012, le capital-investissement français a levé 1,8 milliard d'euros seulement, auprès d'investisseurs institutionnels et particuliers, soit 28% seulement des fonds levés sur l'ensemble de l'année 2011.
La conséquence des futures réglementations Bâle III et Solvabilité II, relatives au renforcement des fonds propres des banques et des assureurs européens, et qui restreignent la capacité de ces derniers à continuer à jouer leur rôle de traditionnels pourvoyeurs de fonds du capital-investissement. Résultats, les investissements du private equity français dans des PME et des start-up ont chuté de 43%, au premier semestre, à 2,3 milliards d'euros. Heureusement que les fonds étrangers sont là pour prendre le relais, n'en déplaise aux adeptes du patriotisme économique.
 

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Commentaires 3
à écrit le 03/11/2012 à 12:40
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bonjour j ai entendu une autre explication de la part de criteo. Pour se developper aux usa ils ont volontairement fait entrer des vc americains, idem pour le japon.

à écrit le 02/11/2012 à 14:59
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... Parti comme c est parti sur le matraquage des investissement Francais, vaut mieux expatrier sa societe de capital risque a l etranger et profiter des juteux avantage fiscaux d etre considéré comme un investisseur etranger.... Ou comment se tirer ...

à écrit le 01/11/2012 à 14:09
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Précision : SoftBank Capital est le fond (basé aux US) de SoftBank Corp (société Japonaise).

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