Mediator : 46 cas d'indemnisation sur 750 dossiers

Aucun médecin n'a été mis en cause dans les 46 dossiers de victimes du Mediator ayant fait l'objet d'un avis positif d'indemnisations à ce jour.
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Moins d'une cinquantaine de personnes ont reçu le feu vert du collège d'experts de l'Office national d'indeminsation des accidents médicaux pour recevoir une indemnisation. Elles ont été reconnu victimes du Mediator, ce médicament antidiatique fabriqué par le laboratoire Servier. Plus précisément, "46 avis positifs d'indemnisations ont été notifiés au laboratoire Servier, mais à ma connaissance il n'y a pas eu de notification d'un professionnel de santé à ce jour", a indiqué mercredi Erik Rance, le directeur de l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam) à l'AFP.

Il n'a pas exclu cette possibilité "un jour ou l'autre" dans la mesure où "près de 10% des victimes ont mis en cause un professionnel de santé" dans leur demande d'indemnisation. Un chiffre cohérent avec les informations données il ya quelques jours par l'un des principaux assureurs de la responsabilité civile médicale en France, la mutuelle Le Sou Médical du groupe MACSF, qui a indiqué recevoir actuellement trois nouveaux dossiers de demande d'indemnisation par semaine.

500 décès causés par le Mediator

Le Mediator du laboratoire Servier était à l'origine un antidiabétique destiné aux personnes souffrant d'un surpoids. Mais il a été largement prescrit comme coupe-faim à des personnes souhaitant maigrir. Reconnu responsable de pathologies cardiaques ayant provoqué la mort d'au moins 500 personnes, et jusqu'à 2000 personnes, selon certaines estimations, le Mediator a été retiré de la vente il y a deux ans après la révélation de sa nocivité par la pneumologue Irène Frachon, dans son livre "Médiator, 150 g: combien de morts? " (éditions Dialogues). 

Constatant que le préjudice des victimes est insuffisamment reconnu aujourd'hui, elle continue son action. «Je consacre des heures et des heures à cette affaire. Je n'ai pas le choix. Je suis une des rares personnes, aux côtés d'associations et d'avocats engagés, à porter la voix des victimes, si j'arrête demain, c'est fini. Elles seront à jamais piétinées, enterrées. Je ne peux pas l'accepter», a-t-elle confié au site d'information du magazine Viva.

La participation du médecin à l'indemnisation "pas impossible"

"Il n'est pas impossible qu'un jour qui peut être demain ou plus tard, le collège d'experts demande à un professionnel de santé de participer à l'indemnisation d'une victime", a-t-il commenté. Erik Rance était interrogé à propos d'un article du Quotidien du médecin affirmant que la responsabilité d'un médecin prescripteur aurait pour la première fois été reconnue dans un avis définitif rendu à la mi-novembre par le collège indépendant d'experts de l'Oniam, avec un partage de l'indemnisation (10% pour l'endocrinologue et 90% pour le fabricant).

750 dossiers définitivement traités par le collège d'experts

Sur les 7500 dossiers d'indemnisation déposés au total devant le collège d'experts de l'Oniam, environ 750 ont fait l'objet d'un avis définitif. Et 1300 dossiers ont pour leur part "déjà été vus une fois ou plusieurs fois par le collège". Il y a ensuite une procédure contradictoire marquée par l'envoi de projets de rapport qui sont transmis à chacune des parties concernées:  le laboratoire Servier, les victimes et potentiellement un professionnel de santé si la victime a choisi de le mettre en cause. Ce n'est qu'ensuite que l'avis définitif  peut être rendu.

 

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