La finance islamique fait fi de la crise

Les actifs des banques islamiques devraient s'élever à 1.800 milliards de dollars en 2013, selon Ernst & Young. Soit une envolée de 38,5% par rapport à 2011.
HSBC a recentré ses activités de finance islamique sur la Malaisie et l'Arabie Saoudite. Copyright Reuters

Les banques sont en crise depuis 2008. Toutes les banques? Non. Les actifs des banques islamiques devraient atteindre 1.800 milliards de dollars l?an prochain, dans le monde, selon une étude publiée cette semaine par le cabinet Ernst & Young. Un montant qui représente un bond de 38,5% par rapport à 2011. Il faut dire que cette finance semble aux antipodes des dérives de la finance occidentale, mises en lumière depuis 2007 par la crise des subprimes (crédits hypothécaires américains à risque), la faillite de la banque américaine Lehman Brothers ou bien encore le scandale Madoff. En effet, la finance islamique se fait fort de respecter les principes de la charia, ce qui la conduit à bannir toute notion d?intérêt, de spéculation et à adosser ses produits à des actifs réels.

Des actifs de 2.000 milliards de dollars dans les prochaines années

Les perspectives des banques islamiques semblent d?autant plus prometteuses que de nouveaux marchés s?ouvrent à elles, au-delà du Moyen-Orient et de l?Asie du Sud-Est. Et ce, à la faveur du Printemps arabe, qui a porté des partis islamistes au pouvoir dans certains pays. C?est le cas de l?Egypte, qui travaille à l?émission de «sukuks», des obligations d?Etat qui ne servent pas d?intérêt et reposent sur des actifs tangibles. L?Irak et la Libye planchent eux aussi sur la mise en place d?un cadre réglementaire pour les banques islamiques. Les actifs de ces dernières pourraient donc passer la barre des 2.000 milliards de dollars dans les prochaines années, à l?échelle mondiale, estime Ernst & Young. Qui table sur un montant de 1.550 milliards pour cette année.

Une rentabilité inférieure à celle des banques conventionnelles

Mais il y a un bémol. La profitabilité des banques islamiques demeure sensiblement inférieure à celle des banques dites conventionnelles. Au cours de la période 2008-2011, les premières ont dégagé une rentabilité des capitaux de 11,6%, en moyenne, contre 15,3% pour les secondes. Un écart en grande partie lié au manque de standardisation de la finance islamique: d?un pays musulman à l?autre, l?interprétation de la charia peut être différente, si bien que les règles du système bancaire islamique ne sont pas partout les mêmes. Difficile, dans ces conditions, de répliquer à l?étranger un «business model» qui fonctionne sur le territoire domestique.

HSBC a réduit la voilure

C?est d?ailleurs pour cette raison que la sino-britannique HSBC, l?une des premières banques occidentales à s?être diversifiée dans la finance islamique, a significativement réduit la voilure cet automne, se recentrant sur la Malaisie, l?Arabie saoudite et, dans une moindre mesure, l?Indonésie. Un désengagement qui, s?il était imité par d?autres banques occidentales, permettrait aux «pure players» de la finance islamique, comme la malaisienne Maybank, de reprendre des parts de marché et, peut-être, de gagner ainsi en rentabilité.

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Commentaires 7
à écrit le 15/12/2012 à 14:59
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Quoi ? des produits adossés à des actifs réels ? mais quelle idée étrange...c'est tellement plus rentable en inventant des bulles, des dérivés qui n' existent pas, ne reposent que sur du vent qu'on peut fourguer à tous les gogos de la planète..

à écrit le 15/12/2012 à 13:58
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Liberté d'expression bafoué vous faites honte à la France!

à écrit le 15/12/2012 à 13:24
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La finance "islamique" n'existe pas, on le sait. Il s'agit en réalité de la finance "arabe" principalement issue des recettes pétrolières puis du développement économiques des populations. Rien d'islamique mais l'on tente quand même de faire croire à...

le 07/01/2013 à 10:49
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La Malaysie est le premier marché mondial en finance islamique. Ce n'est pas un pays arabe et sa richesse provient de l'industrie des produits manufacturés. Vous ne connaissez manifestement rien au sujet.

le 03/03/2013 à 22:49
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Je suis tt a fait d accord avec vous m. Michel. m. Corso si vous faites une analyse des causes de la crise mondiale vous allez constaté que les crédits distribués avec des taux d interets tres elevés et le surendettement des citoyens + l investissem...

à écrit le 15/12/2012 à 9:27
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C'est un peu comme au poker, un joueur suivant ses propres règles bien établie a autant de chance de gagner la parti que celui qui bluffe avec une profitabilité supérieure et qui se mélange les pinceaux!

à écrit le 14/12/2012 à 21:50
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on en veut pas : ici, on aime pas les riches ! la finace, c'est l'ennemie, à proclamé Notre Présipauté !!

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