Qatar, Chine, Arabie Saoudite... Les fonds «franco-BRICS», un échange de bons procédés

Arnaud Montebourg appelle à la création d'un fonds d'investissement franco-saoudien, sur le modèle des récents fonds franco-qatari et franco-chinois. Un échange de bons procédés entre une économie française à la recherche de capitaux et des investisseurs en quête de diversification.
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, souhaite "mettre en place un fonds binational franco-saoudien, pour encourager les investissements et protéger les intérêts économiques des deux pays." Copyright Reuters

Après le Qatar et la Chine, l?Arabie Saoudite investira-t-elle dans l?économie française? En déplacement à Riyad, dimanche dernier, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a appelé de ses voeux la création d'un fonds d'investissements franco-saoudien. "Je vais faire une proposition, afin de mettre en place un fonds binational franco-saoudien, pour encourager les investissements et protéger les intérêts économiques des deux pays", a déclaré le ministre. "Nous manquons de capitaux, les Saoudiens ont les capitaux, nous avons la technologie et ce serait un échange technologie-capitaux", selon Arnaud Montebourg. Qui a précisé que ce fonds serait bâti sur le modèle des fonds franco-qatari et franco-chinois, lancés en 2012.

Pour mémoire, le 30 novembre, la Qatar Holding -l'une des branches du fonds souverain de l'émirat du Qatar- et la Caisse des dépôts (CDC) ? le bras armé financier de l?Etat français- avaient annoncé la signature d'un procole d'accord pour créer un fonds de 300 millions d'euros. Abondé à parité par les deux partenaires, le fonds franco-qatari est destiné à investir dans des PME françaises, dans des secteurs d'activité présentant un fort potentiel de croissance.

Deux premiers investissements pour le fonds franco-chinois

Deux mois plus tôt, en septembre, les gouvernements français et chinois avaient lancé un fonds de capital-développement de 150 millions d'euros, abondé, là encore à parité, par la CDC et son homologue chinois, China Development Bank (CDB). En investissant à parts égales dans des sociétés françaises et chinoises à fort potentiel de croissance, ce fonds aura pour vocation de favoriser l'accès des PME françaises à cet énorme relais de croissance que représente la Chine, et parallèlement, de faciliter les relations des PME chinoises avec des marques françaises. Il a réalisé deux premiers investissements, dont un ticket de 10 millions d'euros dans FDS, une société française spécialisée dans les joints d'étanchéité pour les industries pétrolière et gazière, et un autre de 15 millions d'euros dans Kids Land, un distributeur chinois de jouets.

Les fonds souverains, riches à millions et en quête de diversification

Le lancement de ces deux fonds, franco-chinois puis franco-qatari, s?inscrit dans la stratégie du Club des Investisseurs de Long Terme, fondé à l?initiative de la CDC en 2008, au moment où la crise financière témoignait, selon la Caisse des dépôts, de «la fragilité des approches (d?investissement) court-termistes» et, partant, du «rôle bénéfique des investisseurs de long terme, capables de s?engager durablement dans des secteurs stratégiques comme les infrastructures, l?énergie, le logement.» Le Club des investisseurs de long terme a ainsi pour mission de favoriser les échanges entre cette catégorie d'acteurs financiers, afin de «leur permettre d?apporter des capitaux au service du développement de l?économie.» Or, s?il est des investisseurs qui ont une philosophie de long terme et qui disposent de ressources très conséquentes, ce sont bien les fonds souverains du Moyen-Orient et de Chine, par ailleurs soucieux de diversifier l?économie de leurs pays via leurs placements dans diverses classes d?actifs et zones géographiques.

La montée en puissance du Club des investisseurs à long terme

«Croiser les intérêts de ceux qui manquent de ressources et de ceux qui en disposent abondamment (?) est désormais un objectif partagé par de nombreux acteurs, aussi bien dans l?Hexagone qu?à l?étranger, comme le prouve la création des fonds franco-chinois ou franco-qatari», expliquait ainsi, le 14 novembre dernier, Henri Emmanuelli, président de la commission de surveillance de la CDC, lors de son audition par l?Assemblée nationale sur les résultats dégagés par la Caisse des dépôts en 2011, une année qui «a vu la montée en puissance du Club des investisseurs de long terme.» Et Henri Emmanuelli d?insister: «Certains financeurs à la recherche d?investissements de moyen et long termes sont intéressés par des infrastructures qui présentent l?avantage d?être sécurisées, localisées, et d?offrir un bon retour sur investissement. Il ne faut pas laisser passer ces occasions.» Arnaud Montebourg en semble convaincu.

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Commentaires 17
à écrit le 24/01/2013 à 16:17
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La création d'entreprises en France c'est de l'investissement, mais la prise de contrôle d'entreprises existantes en france, ça c'est de la prédation, un des meilleurs moyens d'augmenter le chômage et de couler les entreprises en masse même si elle g...

à écrit le 24/01/2013 à 10:35
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Une merveille d'hypocrisie ! Chassons le capital des Français Taxons pour le faire fuir et en contre partie défiscalisons les fonds du Quatar ? expliquez nous Mr Mondebourg souhaitez vous vendre des armes Françaises au terroristes ? vendre le sport ,...

le 24/01/2013 à 11:38
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++1

à écrit le 23/01/2013 à 23:22
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On détient plus d'actifs à l'étranger que les pays étrangers n'en détiennent chez nous donc pas d'inquiétudes...

à écrit le 23/01/2013 à 22:59
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Saint Montebourde, priez pour nous, pauvres pêcheurs...

le 24/01/2013 à 8:56
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Saint montebourde, protégez nous, pauvres pêcheurs...

à écrit le 23/01/2013 à 20:41
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Comment des commentaires de ce genre peuvent passer ???

le 24/01/2013 à 0:54
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Et oui, la vérité n'a jamais été bonne à dire ou à lire, pas vrai DRRW. Allez, continuez à jouer les autruches, le réveil n'en sera que plus dure. Bastien a bien raison.

à écrit le 23/01/2013 à 19:29
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Mais on se fout de la gueule de qui ? Déjà que Sarkozy avait ouvert en grand les portes aux qataris dont je rappelle qu'ils sont exonérés d'impôts en France là où le petit travailleur français va se manger 10 % de pénalités pour 1 heure de retard pou...

le 23/01/2013 à 19:48
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La France est en faillite ! la France est a vendre ! Elle sera a qui veut l acheter

le 23/01/2013 à 19:51
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vu l'autre jour à la tv une emission qui mettait en avant le scandale français qui accepte des fonds de certains investisseurs africains pas tres democratique, et l'effort effectué pour y remedier. Visiblement il y a 2 poids 2 mesures, en plus certa...

le 23/01/2013 à 23:25
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Le niveau des commentaires est historiquement bas, après s'être concentré sur des intérêts dérisoires comme le montant des pénalités, les commentateurs souhaitent maintenant ne pas entrer de plein pieds dans la mondialisation, et tant pis pour leurs ...

le 24/01/2013 à 6:31
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@ Guillaume C'est justement parce que nous avons des enfants que nous pouvons écrire cela. C'est parce que nous avons connu une France forte avant la mondialisation alors qu'elle se traîne comme un loque dans un troupeaux de lépreux européens dont le...

le 24/01/2013 à 6:56
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@Guillaume on peut tout de même regretter que l'on détruise le capital en France et que l'on appelle le capital saoudien ou quatari pour faire face !!! maintenant investir sur le long terme implique que ces entreprises durent dans le temps, et cela ...

le 24/01/2013 à 8:56
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Il y a surtout un amateurisme au gouvernement qui atteint un niveau stratosphérique !

le 24/01/2013 à 11:52
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Bastien, je ne comprends pas votre réaction à mon commentaire. Je me fiche de ce qu'était la France avant la mondialisation, puisqu'avant la mondialisation il n'y avait que l'Occident. Maintenant il n'y a plus que l'Occident. Par conséquent, j'intègr...

le 24/01/2013 à 14:00
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evitons les etats d'ames et tout le monde se portera mieux mais on peut quand meme etre surpris que des investisseurs se précipitent en france actuellement quand tant d'autres s'en détournent(àjuste titre). Cela intrigue aussi quand ceux-ci le font e...

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