Pour la Soc Gen, “les banques ont un rôle clé à jouer dans le développement durable”

À l'occasion de l'assemblée générale des Nations Unies, 130 banques dans le monde se sont engagées pour un secteur bancaire responsable en adhérant à six grands principes relatifs aux objectifs de développement durable de l’ONU, à l’inclusion bancaire, à la responsabilité employeur ou encore à la lutte contre le réchauffement climatique. Membre fondateur de cette initiative, le groupe Société Générale annonce débloquer 120 milliards d’euros supplémentaires pour la transition énergétique.
Juliette Raynal
Diony Lebot est directrice générale déléguée de Société Générale, en charge des fonctions de contrôle. Elle représentait la banque au carré rouge et noir lors de la signature des principes pour une banque responsable, dévoilés à l'occasion de l'assemblée générale de l'ONU à New York.
Diony Lebot est directrice générale déléguée de Société Générale, en charge des fonctions de contrôle. Elle représentait la banque au carré rouge et noir lors de la signature des principes pour une banque responsable, dévoilés à l'occasion de l'assemblée générale de l'ONU à New York. (Crédits : Société Générale)

Après les Principles for responsible investment et les Principles for responsible insurance, voici les Principles for responsible banking. À la veille de la Climate Week qui se tient actuellement à New York, en présence du président Emmanuel Macron, 130 banques de 46 pays ont signé, dimanche 22 septembre, six grands principes pour une banque responsable dans le cadre de l'Initiative financière du Programme des Nations Unies pour l'environnement (UNEP FI). Dévoilés officiellement lors de l'assemblée générale de l'ONU, ces principes visent à définir le rôle et la responsabilité de l'industrie bancaire dans la construction d'un avenir durable, et ce dans le prolongement des objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies et de l'accord de Paris de 2015 sur le climat. Ils ne sont toutefois accompagnés d'aucune mesure contraignante.

Dans les détails, le premier principe est celui de l'alignement des pratiques commerciales avec les ODD définis par l'ONU. Le deuxième principe est la fixation d'objectifs en matière d'impacts positifs et de réduction des impacts négatifs. Le troisième consiste à travailler de manière responsable avec les clients en les accompagnant dans leur propre transition. Le quatrième principe encourage la coopération et le travail avec les parties prenantes sur les méthodes d'alignement. Le cinquième propose de développer une culture et une gouvernance de banque responsable. Le dernier relève, quant à lui, de la transparence et de la responsabilité.

L'ensemble de ces bonnes pratiques est le résultat d'une consultation publique lancée il y a un an par 26 banques, parmi lesquelles figuraient trois établissements tricolores : Société Générale, BNP Paribas et Natixis. La banque au carré rouge et noir, régulièrement critiquée par les ONG environnementales, s'engage également à réaligner son portefeuille sur des sociétés à faibles émissions de carbone en signant un engagement collectif en faveur du climat aux côtés de 30 autres banques. Diony Lebot, directrice générale déléguée de Société Générale, en charge des fonctions de contrôle, détaille pour La Tribune ces différents engagements.

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LA TRIBUNE - Quelle est la genèse de ces six principes pour une banque responsable ?

DIONY LEBOT - Ils sont le fruit de la conviction et du constat que les banques ont un rôle clé à jouer dans les transitions vers un développement durable en ligne avec les objectifs de développement durable (ODD) définis par l'ONU. Cette transition nécessite des investissements majeurs et une réallocation des flux de capitaux. Compte tenu des enjeux, une action collective est indispensable. Société Générale figure parmi les membres fondateurs de ces principes, mais l'initiative a eu un écho auprès de nombreuses autres banques. Aujourd'hui, 130 banques sont signataires. Elles représentent quasiment un tiers du secteur et quelque 42.000 milliards de dollars d'actifs.

Y aura-t-il des banques responsables à géométrie variable ?

Ces six principes donnent un cadre commun qui permet à chaque banque signataire de prendre des engagements avec la liberté sur la manière dont elle peut avoir un impact positif ou réduire ses impacts négatifs. À l'intérieur de ce cadre, chaque banque a la possibilité de définir sa propre stratégie, qui pourra varier selon son positionnement, son degré de maturité ou encore la zone géographique où elle se trouve.

Comment sortir du simple effet d'annonce ?

Les banques devront communiquer sur leurs engagements et l'avancement de leurs objectifs. Cette communication devra se faire à titre individuel tous les ans et à titre collectif tous les deux ans. Elles devront rendre des comptes à travers un référentiel commun. Dans cette optique, les banques signataires vont développer des méthodologies communes  pour obtenir une cohérence en matière de reporting afin de faciliter les comparaisons et inciter les établissements à se challenger sur ces questions-là.

Comment ces principes s'illustrent-ils au sein de Société Générale ?

Nous nous sommes notamment fixé comme objectif de mobiliser 100 milliards d'euros pour la transition énergétique entre 2016 et fin 2020 via l'émission d'obligations durables et le financement des énergies renouvelables. Aujourd'hui, nous sommes en avance sur la réalisation de cet objectif avec 89% de l'enveloppe déjà dépensée.

Nous annonçons ainsi un engagement de 120 milliards d'euros supplémentaires d'ici à 2023, dont 100 milliards dédiés aux obligations durables et 20 milliards au financement des énergies renouvelables. Nous avons également défini une politique sectorielle pour réduire à zéro notre exposition au charbon à horizon 2030 ou 2040 selon les régions.

Nous nous sommes aussi engagés dans un accompagnement du développement durable de l'Afrique en finançant des infrastructures, en favorisant l'inclusion bancaire et en mettant l'accent sur l'accompagnement des PME via notamment le programme Grow with Africa. En termes de gouvernance, la rémunération des dirigeants de la banque est indexée à la réalisation d'objectifs RSE. Cela fait partie de leurs missions.

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Propos recueillis par Juliette Raynal

Juliette Raynal

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Commentaires 6
à écrit le 26/09/2019 à 10:29
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Puisque je peux pas répondre au multipseudos vous virez mon commentaire vous le volez pas !!!

à écrit le 26/09/2019 à 10:28
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Puisque je peux pas répondre au multipseudos vous virez mon commentaire vous le volez pas !!!

à écrit le 26/09/2019 à 10:28
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Puisque je peux pas répondre au multipseudos vous virez mon commentaire vous le volez pas !!!

à écrit le 26/09/2019 à 10:26
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Puisque je peux pas répondre au multipseudos vous virez mon commentaire vous le volez pas !!!

à écrit le 26/09/2019 à 10:14
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Puisque je peux pas répondre au multipseudos vous virez mon commentaire vous le volez pas !!!

à écrit le 23/09/2019 à 21:41
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Traduction en clair : il y a des bénéfices à faire, nous avons un rôle à jouer pour mettre la main dessus. Bien sûr, toute entreprise est là pour faire des bénéfices. mais il y a une différence entre celle qui créé quelque chose, et celle qui veu...

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