Société Générale déçoit et chute en Bourse

La banque française a ajouté une nouvelle provision pour litige de 300 millions d'euros, après celui de la Libye qui a plombé ses comptes. Les résultats sont aussi en forte baisse du fait d'un effet de base défavorable et de moindres performances sur les marchés d'actions et de dérivés.
Delphine Cuny
La banque de La Défense a réalisé des résultats en deçà des attentes dans ses métiers de marchés, tandis que l'activité de détail a plutôt fait mieux que prévu au deuxième trimestre.

[Article publié à 9h55 et mis à jour à 18h45]

Déception. Après les excellents résultats de Natixis, mardi soir, et ceux de BNP Paribas, vendredi dernier, la Société Générale n'a pas fait mieux que prévu au deuxième trimestre, en particulier dans ses activités de marchés. Les investisseurs montrent leur déconvenue: l'action Soc Gen a ouvert en baisse de plus de 4% ce mercredi matin à la Bourse de Paris, tandis que le titre Natixis bondit de 4%. L'action Soc Gen a clôturé en repli de 4%. Elle a rebondi de 68% en un an.

Le bénéfice net est en fort recul (-27,6%) à 1,05 milliard d'euros au deuxième trimestre, sous l'effet notamment d'une base de comparaison défavorable liée à la plus-value de cession des titres Visa l'an dernier et d'une provision supplémentaire pour litiges de 300 millions d'euros.

En mai dernier, la Société Générale avait annoncé avoir conclu un accord transactionnel avec la Libyan Investment Authority (LIA), le fonds souverain libyen, qui lui réclamait 1,9 milliard d'euros, pour des transactions soupçonnées d'être entachées de pots-de-vin versés à la société d'un intermédiaire lié à la famille Kadhafi. Ce litige lui aura coûté en tout 963 millions d'euros et a plombé le produit net bancaire du trimestre, en repli de 25,6% à 5,2 milliards d'euros. La banque redoute des suites pénales de cette affaire avec les autorités américaines. Le montant total de ses provisions pour litiges s'élève à 1,9 milliard d'euros.

Pas de "tsunami" de la mobilité bancaire

Le produit net bancaire "sous-jacent" (hors éléments exceptionnels) est en recul de -1,3%. Dans la banque de détail en France, il est en baisse de 1,8%, du fait des taux d'intérêt toujours bas.

"La conquête nette de clientèle se poursuit dans nos réseaux. La mobilité bancaire [la loi Macron entrée en vigueur le 6 février, ndlr] a eu assez peu d'effets. Quelques milliers de comptes ont bougé de part et d'autre. Il n'y a pas eu de tsunami sur le marché, ni chez nous ni ailleurs" a réagi Bernardo Sanchez Incera, le directeur général délégué en charge de la banque de détail en France et à l'international, des services financiers et assurances, lors d'une conférence téléphonique ce mercredi matin.

Dans la banque de détail à l'étranger (notamment en Afrique) et les services financiers internationaux, le produit net bancaire a progressé de 6,2%.

Dans les activités de marchés, les revenus ont reculé de 4,3% par rapport à une base de comparaison élevée l'an passé.

"Les résultats sont mitigés avec de bonnes performances sur les activités de banque de détail compensées par des performances plus tièdes en banque d'affaires et d'investissement", ont commenté les analystes du courtier Jefferies dans une note à leurs clients ce mercredi.

Volatilité historiquement faible

La Société Générale a limité la baisse à 6,8% sur les marchés de taux, changes et matières premières, contre -15,9% chez BNP Paribas. En revanche, sur les marchés d'actions et de dérivés, l'activité est en recul de 3,3%, contre un bond de 25% chez BNP et de 33% chez Natixis.

"Je reconnais que certains concurrents français ont fait mieux que nous, mais si l'on regarde le marché dans sa globalité, l'ensemble des banques européennes et américaines, nous n'avons pas perdu de parts de marché" a déclaré Didier Valet, le directeur général délégué, responsable de la banque de financement et d'investissement, de la banque privée, de la gestion d'actifs et des métiers de titres, lors de la conférence téléphonique.

"La volatilité historiquement faible a pesé sur nos résultats, mais elle ne restera pas éternellement aussi basse" a-t-il prédit.

En termes de perspectives, la Soc Gen n'a pas donné d'indications très précises. Frédéric Oudéa, le directeur général, a déclaré lors de la conférence téléphonique :

"La priorité des mois à venir sera de poursuivre la transformation de nos métiers et d'améliorer la rentabilité structurelle du groupe, étape par étape. Nous voulons aussi mettre les litiges du passé le plus vite possible derrière nous et préparer notre nouveau plan stratégique qui sera présenté le 28 novembre".

Delphine Cuny

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Commentaires 9
à écrit le 03/11/2017 à 14:48
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Ah damned.....mes frais bancaires vont encore augmenter😂😁

à écrit le 03/08/2017 à 0:46
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"après celui de la Libye", de la Grèce et de la Russie aurait-on dû ajouter au palmarès de la SG. Le plus étonnant, c'est qu'aucun dirigeant ne paie de sa personne tout ce gâchis et que ce sont les clients qui s'appuient la note via des augmentations...

à écrit le 02/08/2017 à 16:23
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Que viennent encore faire les E.U. dans cette histoire? Leur justice n'a-t-elle pas assez à faire avec leurs propres problèmes?

à écrit le 02/08/2017 à 12:12
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La Soc Gen ? La bataille menée par Frédéric Oudéa, le patron de la Société Générale et président de la Fédération bancaire de l’UE, contre la nouvelle directive européenne sur les paiements et l’interdiction de la technique du « web-scraping » utilis...

à écrit le 02/08/2017 à 11:24
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Ne boudons pas trop, c'est tout de même 1 milliard d'euros de bénéfice sur 1 trimestre, Les 300 millions de provisions diminueront l'impôt sur les sociétés de 33 pour cent donc c'est pas mal.

à écrit le 02/08/2017 à 10:53
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Ce n'est pas à l'entreprise à prendre en charge des pénalités pour des comportements anormaux de ses dirigeants. Aux dirigeants responsables à assurer les conséquences de leur mauvais comportement.

le 02/08/2017 à 15:08
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Effectivement, si les dirigeants étaient un peu plus inquiétés, ils hésiteraient peut-être un peu plus avant d'engager leur entreprise dans des démarches illégales et/ou immorales.

à écrit le 02/08/2017 à 10:42
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A n'en pas douter, apres cette farce, les usa ne vont pas rester les bras croises. A la caisse la soc...

à écrit le 02/08/2017 à 10:11
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Ils ont pourtant appliqué des frais de tenue de compte depuis juillet passé, ça doit bien booster les profits ? J'ai demandé à revenir au relevé papier, pour justifier une partie des 2 euros, avant de les quitter en fin d'année (PEL).

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