British Steel, le sauveur d'Ascoval, fait faillite

Le sidérurgiste British Steel a été placé en redressement judiciare, ont annoncé, ce mercredi 22 mai, les autorités au Royaume-Uni, selon le ministère français de l'Economie qui a assuré que cela ne remettait pas en cause la reprise de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord).
British Steel a été placé en redressement judiciaire en Grande-Bretagne.
British Steel a été placé en redressement judiciaire en Grande-Bretagne. (Crédits : Scott Heppell)

C'était pressenti, c'est désormais officiel. Le sidérurgiste British Steel, numéro deux de l'acier britannique et repreneur d'Ascoval, met la clef sous la porte pour cause de faillite, ont annoncé, ce mercredi 22 mai, les autorités britanniques. Cette nouvelle intervient seulement une semaine après la reprise par British Steel, dont dépendent quelque 25.000 emplois directs et indirects en Angleterre et au Pays de Galles, de l'aciériste français Ascoval.

"La Haute cour a ordonné la liquidation de British Steel Limited. L'administrateur judiciaire officiel a été nommé comme liquidateur", a annoncé le gouvernement britannique. Cet "administrateur judiciaire officiel" est un agent chargé d'organiser la liquidation pure et simple de l'entreprise. Cela signifie que les actifs de British Steel au Royaume-Uni vont être vendus pour payer les salariés et indemniser les fournisseurs autant que faire se peut. Pendant ce temps, l'entreprise devrait encore tourner, "les employés seront payés et toujours sous contrat", a précisé l'administrateur officiel.

Les discussions avec le gouvernement britannique n'ont pas abouti

British Steel disparaîtra une fois ceci bouclé et les quelque 4.500 employés du groupe au Royaume-Uni devraient perdre leur emploi, notamment sur le site géant de Scunthorpe dans le nord-est de l'Angleterre. Peu avant cette annonce officielle, les syndicats avaient révélé que l'entreprise allait être placée sous le régime des faillites.

"Malgré l'annonce d'aujourd'hui de placer British Steel sous un régime de faillite contrôlée par les autorités, Unite va demander à toutes les parties de se battre pour garantir l'avenir de l'entreprise", a déclaré Steve Turner, un responsable de ce syndicat dans un communiqué transmis à l'AFP. "C'est une nouvelle terrible pour les milliers de travailleurs" de British Steel au Royaume-Uni, a déploré pour sa part Tim Roache, secrétaire général du syndicat GMB. Les syndicats ont plusieurs fois demandé au gouvernement d'intervenir en nationalisant British Steel, propriété du fonds d'investissement Greybull Capital.

Le gouvernement a tenu des discussions ces derniers jours avec la direction du groupe mais elles n'ont pas abouti. Le ministre des Entreprises, Greg Clark,  a pour sa part déclaré que le gouvernement s'efforcerait d'assurer l'avenir de British Steel dans les semaines à venir, ajoutant qu'il aurait été contraire à la loi de lui consentir un prêt. ll a également indiqué que British Steel était ouvert à de nouveaux repreneurs. Reuters a rapporté mardi 21 mai que British Steel serait déclaré en faillite s'il n'obtenait pas une rallonge financière de 30 millions de livres (34 millions d'euros) de la part du gouvernement

Ascoval n'est pas en danger

S'agissant de l'aciérie Ascoval, elle n'est pas concernée par la procédure de liquidation, selon le ministre de l'Economie Bruno Le Maire puisque pour reprendre Ascoval, British Steel promettait de mettre 47,5 millions d'euros sur la table, au même titre que les pouvoirs publics. Ce plan de financement n'est pas remis en cause pour le moment Xavier Bertand, le président de la Région Hauts-de-France, abonde dans le même sens. L'élu rappelle, dans un communiqué diffusé ce mercredi 22 mai, "que le site d'Ascoval de Saint-Saulve n'a pas été racheté par Bristish Steel mais par Olympus, sa maison-mère" qui "confirme son souhait d'investir dans la durée en France".

Par ailleurs, Valenciennes Métropole et la Région Hauts-de-France confirment leur soutien au projet de reprise. "Le prêts de 10 et de 12 millions d'euros respectifs sont toujours disponibles pour l'accompagner. Nous demandons à Bercy de réunir avant le weekend les partenaires : collectivités locales, repreneur, représentants des salariés et direction d'Ascoval pour apporter des réponses aux salariés sur la solidité économique du projet", détaille Xavier Bertrand.

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Commentaires 4
à écrit le 22/05/2019 à 19:02
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Tout va bien.Personne dans la rue pour protester contre la vente du savoir faire français,le péril chinois...etc.C'est pourtant mieux que STX une entreprise en faillite qui rachète une autre en faillite?.A moins qu'ils ne comptent sur la formule math...

à écrit le 22/05/2019 à 18:41
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Cette nouvelle affaire Ascoval désastreuse menée par le gouvernement Macron ¨Philippe vient confirmer combien notre ministre de l'économie Lemaire et le président de région Bertrand tous ex UMP dans le LREM sont d'une incompétence affligeante ; Ce...

à écrit le 22/05/2019 à 16:49
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D'après d'autres sources, le repreneur d'Ascoval est la maison mère qui elle n'est pas en faillite et qui souhaite avoir un site de production en CE... Un complément svp messieurs de l'AFP...

à écrit le 22/05/2019 à 15:56
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Bravo à tous, ministres et parlementaires britanniques, plus occupés à saper l'avenir de l'Europe qu'à sauver votre fragile économie. Bravo Johnson, bravo Farage pour votre traitre attitude. Votre peuple vous le rendra au centuple, ce peuple qui, jad...

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