Crise sanitaire, accident nucléaire... face au risque, 73,5% des Français restent attachés au principe de précaution

Par AFP  |   |  463  mots
(Crédits : Danish Siddiqui)
SONDAGE. L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) vient de publier son Baromètre annuel sur la perception des risques et de la sécurité par les Français, qui mesure les mouvements de l’opinion sur les préoccupations sociales, économiques et environnementales, et notamment, les situations à risque (dont le nucléaire). Mais comme l’enquête terrain de ce Baromètre 2020 s’est déroulée du 18 novembre au 3 décembre 2019, avant le début de la pandémie du covid-19, l’IRSN a décidé d’insérer quelques questions du Baromètre dans un sondage « omnibus » réalisé les 18 et 19 mai 2020 via internet.

Face à un risque, industriel, sanitaire ou autre, une majorité de Français estiment qu'il faut prendre "toutes les précautions, même lorsque les experts scientifiques n'ont que des doutes", indique un sondage BVA réalisé en mai pour l'IRSN. 

Pour la moitié des personnes interrogées (50,3%), "les décideurs politiques ne prennent pas assez en compte les avis des experts scientifiques" (16,2% ne sont pas d'accord avec cette affirmation, 30,4% ne sont ni d'accord ni pas d'accord).

"En matière de risque, il est normal de prendre toutes les précautions même lorsque les experts n'ont que des doutes", estiment 73,5% des sondés (1.000 personnes interrogées via internet pour l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, les 18 et 19 mai). Quelque 8,4% désapprouvent cette idée.

Globalement, 44% disent avoir une "bonne opinion" des experts scientifiques, 41% "une opinion ni bonne ni mauvaise". C'est une dégradation par rapport aux tendances historiques, la moyenne étant jusqu'alors de 55% de bonne opinion, note l'IRSN.

La grande pauvreté et l'exclusion, préoccupation n°1 des Français

L'institut publie aussi mardi son enquête annuelle sur la perception des risques par les Français, réalisée fin 2019, avant la crise de Covid-19.

Dans ce baromètre, les Français placent "la grande pauvreté et l'exclusion" à la première place des préoccupations (pour 20% d'entre eux, niveau le plus haut depuis 2010), suivi du réchauffement climatique (17%).

Une autre préoccupation est citée trois fois plus que l'année précédente: "l'instabilité géopolitique mondiale".

Parmi les sujets environnementaux, le climat reste en tête, avec un tiers des réponses (-4 points par rapport à 2018 mais +18 points depuis 2013), suivi de la disparition d'espèces (biodiversité) (15%). Viennent ensuite les catastrophes naturelles (13%), davantage citées dans le contexte d'inondations dans le Sud-Est.

Les risques nucléaires (centrales et déchets) et chimiques: le podium des risques industriels

Sur les installations industrielles, le baromètre n'enregistre en revanche "pas l'effet Lubrizol" qu'on aurait pu attendre après l'incendie de l'usine chimique de Rouen en septembre 2019, note l'IRSN.

Les centrales nucléaires (33%) et stockages de déchets radioactifs (20%) restent les premiers risques industriels cités, suivis des installations chimiques (18%).

En 2019, avant la crise sanitaire, les Français exprimaient une confiance accrue dans les autorités pour les protéger: le risque pour la gestion duquel ils avaient le plus confiance était celui des incendies de forêts (61%). Le plus faible niveau de confiance était recueilli par les pesticides (32%).

___

DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE