Boeing supprime 800 postes dans son pôle défense

Le constructeur va être également touché par le ralentissement économique mondiale qui commence à affecter le trafic aérien.

Le constructeur aéronautique américain Boeing va supprimer environ 800 emplois dans sa division défense. Ces postes concernent toutes les catégories de personnels (employés, encadrement, ouvriers) sur le site de production de Wichita (Kansas) et auront lieu l'an prochain. Ce site emploie 3.000 personnes environ.
 

"Boeing attribue les réductions à la fin de certains programmes et au retard dans l'appel d'offre des avions-ravitailleurs de l'armée de l'Air américaine", a expliqué le groupe dans un communiqué. Outre les suppressions d'emplois à Wichita, Boeing compte y "restructurer son activité" afin de réduire ses dépenses et d'être "plus abordable pour nos clients", a indiqué l'avionneur, sans plus de précisions. Boeing va envoyer vendredi des notifications à 76 employés, dont le dernier jour de travail est prévu pour la mi-janvier. Les modalités du reste des suppressions d'emplois seront détaillées ultérieurement, et la plupart devraient avoir lieu au cours du premier semestre.

Par ailleur, le constructeur aéronautique américain va être touché par le ralentissement économique mondial, qui commence à affecter le trafic aérien, a reconnu mercredi l'un de ses dirigeants, qui a toutefois affiché sa confiance sur le long terme.  "L'environnement économique mondial va représenter un défi", a déclaré Scott Carson, le patron de l'aviation civile chez Boeing, lors d'une conférence avec des analystes retransmise sur internet. Ce dernier n'a pas précisé dans quelle mesure les résultats de Boeing seraient impactés, assurant par ailleurs que l'avionneur était dans une dynamique de gains de productivité.
"Le produit intérieur brut et le trafic aérien sont intrinsèquement liés", a-t-il poursuivi. Or, aujourd'hui, "nous parlons assurément d'une récession mondiale", a noté  Scott Carson. Le marché mondial de l'aviation civile "a atteint un pic" dans son cycle actuel, après les commandes records de 2006 et 2007. "Cette année devrait être inférieure, et les projections prévoient pour l'année 2009 un marché en repli" en raison de l'environnement économique.
 

Mais tout n'est pas noir pour Boeing : les prix du pétrole ont chuté des deux tiers par rapport à leurs records de l'été. "Les prévisions d'analystes font état d'un baril de brut à 70-90 dollars pour les prochains mois. Cela va permettre aux compagnies d'être rentables. Cela crée une demande pour des avions plus économes en carburant" et donne du dynamisme au marché de renouvellement des avions, a-t-il observé. "Nous continuons de penser que les tendances de long terme", qui font état d'une croissance mondiale solide de la demande en avions civils, "sont justes". Cette croissance doit être nourrie par le renouvellement des flottes sur les marchés matures et par le boom du trafic dans les économies émergentes.  "Nous suivons de près les clients émergents et leurs besoins, afin d'être sûrs de ne rater aucun segment de marché", a-t-il indiqué, ajoutant que Boeing "est bien positionné pour le prochain cycle de commandes".


Concernant les retards de livraisons dûs à deux mois de grève chez ses mécaniciens en septembre-octobre et à des problèmes industriels sur ses programmes 787 "Dreamliner" et 747 cargo, M. Carson a répété que Boeing oeuvrait pour en "minimiser l'impact" pour ses clients. "Nous sommes concentrés sur le redémarrage de notre production" après la grève. Le groupe travaille avec ses clients et Boeing est prêt à leur apporter "une aide financière s'ils en avaient besoin", a-t-il dit. Selon le Wall Street Journal, Boeing a commencé à prévenir ses clients qu'il aurait environ dix semaines de retard dans ses livraisons après la grève.
 

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