EXCLUSIF Safran contraint de racheter intégralement SNPE

En dépit de ses dénégations, l'équipementier aéronautique est bien informé des intentions de l'Etat de lui faire racheter l'intégralité du chimiste poudrier.

A quoi joue Safran dans le dossier de rapprochement avec SNPE ? Mi-mars, La Tribune avait révélé que le groupe présidé par Jean-Paul Herteman, devait, selon le schéma de l'Etat, reprendre l'intégralité de SNPE (La Tribune du 16 mars). Ce qu'ont confirmé de nouvelles sources proches du dossier. Interrogé, Safran s'était déclaré « très surpris » par ce scénario. « Nous ne sommes pas au courant du schéma de rapprochement et nous discutons avec SNPE sur le seul périmètre de SME (SNPE Matériaux Energétiques, les activités spécialisées dans la propulsion solide, les seules qui intéressent Safran en vue d'en faire le leader mondial, ndlr) », explique-t-on aujourd'hui encore en interne chez l'équipementier aéronautique et de défense.
 

Pourtant, au ministère de la Défense, on confirme bien que Safran est informé des intentions de l'Etat de lui faire racheter intégralement SNPE. A charge à l'équipementier de revendre toutes les activités qu'il ne souhaite pas conserver : chimie fine, chimie de spécialité et la filiale spécialisée dans les poudres et explosifs Eurenco. En revanche - ce n'est pas réellement une surprise -, la direction s'oppose fortement à ce scénario, imaginé par le gouvernement pour court-circuiter l'ancien PDG de SNPE Jacques Zyss, qui était très hostile alors à un rapprochement avec Safran. Et joue la montre.
 

L'opposition de Safran est logique compte tenu des risques économiques de racheter des activités en difficulté (chimie et Eurenco) et vis-à-vis des marchés, toujours très remontés contre le groupe, face à cette opération. Ce n'est pas tout, le groupe cherche à obtenir des garanties de l'Etat plutôt réticent. « Le rachat intégral de SNPE est plus compliqué pour Safran que la simple reprise de SME, observe-t-on au ministère de la Défense, et prendra plus de temps que prévu ». Ce qui laisse à Safran le temps de convaincre le gouvernement d'abandonner ce projet. Et quand on sait que le rapprochement entre Safran et SNPE est dans les tuyaux depuis le début des années 2000, l'équipementier peut donner encore du temps au temps.
 

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Dés le départ un rapprochement absurde décidé par des PDG peu scrupuleux avec un accord d'imbéciles étatiques dont les connaissances en marchés sont inexistantes. De cette ineptie industrielle pas de sanction pénale mais d'ici quelques mois des sanct...

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